Ça dépend. La réponse est forcément ad hoc.
« Ad hoc » est souvent considéré comme francisé. Le Trésor de la langue française la liste comme locution latine, mais ne la met pas en italiques, c'est donc un mot fortement intégré (pas complètement, puisqu'il s'écrit en deux mots reste invariable même comme adjectif). Ce n'est pas un mot très courant, mais la plupart des locuteurs natifs le comprennent.
« Vice versa » (qui peut aussi s'écrire « vice-versa ») est pleinement intégré à part pour la prononciation (on prononce toujours « vicé versa » même si on n'écrit jamais l'accent). Le mot est tout à fait compréhensible et peut s'utiliser à l'écrit comme à l'oral.
« De jure » et « de facto » sont compréhensibles par un public cultivé, mais ne sont pas considérées comme du français (elles n'ont même pas d'entrée dans le TLF). En français, on dit « de droit » et « de fait ».
« Bona fide » n'existe pas en français et ne sera compris que par quelqu'un qui parle aussi anglais ou latin. En français, on dit « de bonne foi », « sincère ».
En règle générale, le français a eu un peu plus tendance à traduire les locutions latines que l'anglais : « c'est-à-dire » (abrégé c.à.d.) pour « id est » (i.e.), « par exemple » (par ex. ou p.e.) pour « exempli gratia » (e.g.), « CQFD » (ce qu'il fallait démontrer) pour « QED » (dans ces trois cas, l'expression ou l'abrévitation latine ne sera pas comprise par la plupart des français). Je pense que c'est parce qu'il y a eu plus tôt des textes scientifiques et juridiques en français qu'en anglais. De la même manière, les principes juridiques sont traduits en français (qui peut faire vieilli pour un non-juriste). Il y a quand même quelques exceptions comme « etc », « ipso facto ».