Pour les emprunts, on peut utiliser soit un pluriel suivant la règle générale du français (ajout d'un s
final, sauf si le mot se termine par s
, x
ou z
auquel cas il ne varie pas), soit en calquant le pluriel de la langue étrangère. Ainsi : des maximums ou des maxima, des forums ou des fora, des syllabus ou des syllabi, des spaghettis ou des spaghetti, des leitmotivs ou des leitmotive, des kibboutz ou des kibboutzim, etc.
Depuis la réforme orthographique de 1990, le pluriel régulier français est le seul officiellement recommandé :
- mots empruntés : pour l’accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios) ;
[…]
Ces propositions sont présentées sous forme, d’une part, de règles d’application générale et de modifications de graphies particulières, destinées aux usagers et à l’enseignement, et, d’autre part, sous forme de recommandations à l’usage des lexicographes et des créateurs de néologismes.
J'insiste que la validité du pluriel régulier n'est pas une nouveauté, seulement le fait de le recommander officiellement. Ainsi le très conservateur Littré précisait :
Les mathématiciens disent au pluriel des maxima ; mais les grammairiens demandent qu'on traite ce mot comme français, et qu'on dise des maximums.
De nos jours même les mathématiciens disent de plus en plus maximums.
Certains mots comportent des particularités. Ainsi forum a été considéré comme invariable (par Littré notamment), peut-être parce qu'il a été vu comme un nom propre (nom de lieu) même si c'était bien un nom commun (comme place en français) — mais fora et forums sont aussi attestés (au 20e siècle, forums domine nettement). Pour syllabus, le pluriel syllabi est quasiment inusité ; là, c'est peut-être parce que ce mot est du latin tardif voire une erreur de transcription (voir l'étymologie dans le TLF).
Pour ce qui est de Ave Maria, c'est un nom propre — un texte désigné par ses premiers mots. Je n'ai jamais vu cette expression francisée en Avé Maria, ni portant une marque de pluriel. La réforme orthographique de 1990 préconise une accentuation à la française, mais cela ne s'applique qu'aux emprunts, pas aux noms propres. Une citation surtout a vocation à être invariable.