— Robins : Hou ! hou !
— Marions : Dieus ! Ch'est il qui la hue ! / Robin, dous ami, comment vait ?[ Jeu de Robin et Marion, Adam de La Halle, 13e s. (manuscrit col. 2, l. 9) ]
Au TLFi, on a le hou, mot invariable, « [s'employant] redoublé, sous forme d'un cri lancé généralement à tue-tête, pour signaler sa présence à quelqu'un » (incidemment DHLF/Rey dit que l'appel hou ! hou ! est une variante de ho ! ; et ho ! vient quant à lui de halte !) ; d'origine onomatopéique, et qui n'est pas sans rappeler l'interjection coucou (voir aussi). Mais on l'a aussi non redoublé pour le « cri lancé à quelqu'un qui passe à proximité pour le surprendre et lui faire peur », et on remarque de plus que « dans les jeux d'enfants, hou note le cri conventionnellement attribué au loup. Cf. hou! le loup! ». Par ailleurs l'onomatopée hou(-)hou « représente un cri dont le type est celui des rapaces nocturnes », comme le chat-huant (hibou) ou le coucou d'Afrique, tous deux des houhous. On atteste houhou en 1582 pour le cri du hibou (et la vieille sorcière, aussi au 16e ; voir aussi ici), puis il y a moins d'un siècle on trouve néanmoins :
Et observant le temps que panche vers sa couche
Le soleil abbaissé, son nocturne hou, hou
Du baut d'un toit chaumeux, n'entonne le Hibou.[ Virgile, Georgiques (I, l. 403), traduction du chevalier d'Aigneaux (1582) ]
Un chat-huant se mit à ululer lentement, longuement... Hoho-hô!... Hoho-hô!
[ Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 186 ]
Pas un bruit en ce coin désert; puis tout soudain, faisant croire au pistolet qu'arme un homme en embuscade, le craquement d'une pomme de pin qui s'ouvre. Ou bien l'appel d'un grand-duc — ho, ho, ho ! — tel qu'on se retourne, prêt à jurer que quelqu'un vous hèle.
[ Pourrat, Gaspard des montagnes, 1922-1931, p.236 ]
Il ne s'agit pas d'une référence au père Noël de variété nord-américaine. Quant à (h)ululer, c'est un emprunt au latin pour « hurler (des chiens, des loups) », et huer (possiblement basé sur l'onomatopée hu(e), quand on veut faire avancer le cheval) lui est un peu antérieur, et réfère au cri poussé pour faire sortir un animal d'un terrier (orig. à un chien, un peu comme (h)ululer). Huer signifie aussi en emploi intransitif pousser son cri pour certains oiseaux (comme la chouette et le hibou). On sait enfin fort bien que se faire huer implique de recevoir des huées, généralement des cris...
- Quelle est(sont) l'(les) onomatopée(s) utilisée(s) dans les huées (lors d'une assemblée, d'un spectacle etc.) par des êtres humains ; à quoi réfère(nt)-elle(s) ?
- Comment marque-t-on à l'écrit la différence entre l'onomatopée ou le mot servant à reproduire le son du loup, celui imitant le cri du rapace nocturne et du cri servant à surprendre ; connaît-on une autre onomatopée pour ce dernier cri ?
- Quelle (séquence d') onomatopée(s) (avec quelle orthographe/ponctuation) représente couramment le cri du rapace nocturne comme le hibou/la chouette aujourd'hui ?
- Quelle est l'onomatopée servant à reproduire le bruit du fantôme ; pourquoi ?