Comment prononce-t-on des mots comme pourroit au lieu de pourrait ?
Je vous prie de comparer avec des mots français contemporains ou d'utiliser IPA.
J'ajoute que j'ai rencontré ces formes dans des chansons (par exemple : Dieu, qu'il l'a fait…).
Comment prononce-t-on des mots comme pourroit au lieu de pourrait ?
Je vous prie de comparer avec des mots français contemporains ou d'utiliser IPA.
J'ajoute que j'ai rencontré ces formes dans des chansons (par exemple : Dieu, qu'il l'a fait…).
J'imagine que la question porte sur la prononciation archaïque (ou plus exactement, en Ancien Français) de ces mots, et non pas la prononciation contemporaine (qui serait tout simplement la même que les autres mots en 'oi', à savoir [wa]).
La prononciation de la diphtongue 'oi' a beaucoup évolué entre le français médiéval et nos jours (et évidemment, il faut aussi prendre en compte les variations entre dialectes).
Initialement, on prononçait les deux voyelles séparément (comme dans 'boy' en anglais). Assez rapidement, elle est passé à 'oué'/'oé' [ue]/[we]. Par exemple, le mot "roi", au XVè siècle, se prononçait à peu près: roué
[rwe].
La lecture en [wa] pour la diphtongue 'oi' s'est imposé après la Révolution, au cours du XIXè siècle. À la même époque, la plupart des formes "archaïques" ont disparues (remplacement de 'ois'/'oit' par 'ais'/'ait' qui est alors passé de [we] à [e]).
Je ne suis pas sûr de la prononciation de 'oi' à l'intérieur d'une forme conjuguée (en particulier la question de la consonne finale, qui se prononçait à une époque, avant de devenir progressivement muette), mais il est très probable qu'un mot comme 'pourroit', à l'époque où il était encore en usage, se serait prononcé pourroué
ou pourrouét'
(son [we]).
Note: je m'excuse en avance pour les approximations sur les prononciations en IPA: ça n'a jamais été mon fort.
Les diphthongues « oi » et dérivées (« ois », « oit ») se prononcent toutes [wa]. Le « t » ou le « s » finals sont muets.
On prononcera donc « pourroit » : [purwa].
À noter que cette forme archaïque de la conjugaison du verbe « pouvoir » n’est plus du tout usitée en français moderne, et est remplacée par « pourrait ».
Avant la réforme de l'orthographe dans la troisième décennie du XIXe siècle, on écrivait pourroit, mais on disait pourrè. En ancien français, les diphthongues oi/ai/ei étaient interchangeables et variaient selon la région et le dialecte. On aurait pu tout aussi bien dire pourroé que pourréi ou pourraï (écoute un Québécois dire le mot seize ou haleine pour t'en faire une idée).
Or, déjà au 12e siècle, la prononciation monophthongale è était consacrée avant le t et le s final. Cette prononciation peut se voir dans les mots de l'ancien français qui ont été adoptés en anglais: on dit feat et peace, pas faite et paice.
En résumé, la chose la plus simple serait de prononcer le oi comme un è dans les terminaisons verbales, et comme un oé ailleurs (avec l'exception peut-être du mot "oir" que je prononcerais ère).
Un autre chose à ne pas oublier est que le r final des infinitifs du premier groupe se prononce en ancien français. Donc un mot comme blâmer rime avec mer. On devrait dire blâmère. De même avec les noms finissant avec -er ou -ier: c'est chevalière et non chevalié (chevalier).