Comment choisir lorsque les règles grammaticales sont muettes, contradictoires, inopérantes ?
Il y a des musiciens dont la musique émeut et réjouit mais qui ne connaissent rien du solfège ; d'autres ne sont parfois que de savants lecteurs de portées desquels (, ceux là) ne produisent que des sons rébarbatifs, inharmonieux, glauques.
Dont, s'utilise ici dans le sens général, anonyme, comme on utilise le on indéfini pour rester dans les grandes lignes d'un discours.
Desquels est plus ardu à écrire, car plus soutenu. Ici il évite la virgule, la coupure de la phrase et insiste sur une particularité de ce que dont désigne habituellement.
De même l'oreille de certains francophones arrange des phrases dont la compréhension est limpide bien que bourrées de fautes d'orthographe lorsqu'elles noircissent la papier, et, de doctes grammairiens écrivent parfois ces phrases parfaites desquelles (des phrases parfaites dont) le vide, le creux, l'ennui, l'insipidité, l'hébétude émergent spontanément et oblitèrent l'entendement.
L'usage courant est d'utiliser dont lorsque le choix est possible : le des entre parenthèses ne signifie rien de précis par opposition au ces qui introduit le desquelles lui-même traduisant une intention appuyée de pointer ces ennuyeux phraseurs.
Sinon "Il y a des musiciens desquels ..." ou "... les phrases desquelles ..." risque de vous faire passer pour un fat, un pédant voire un fâcheux... ce qui peut être un choix pour se moquer d'autrui si on maîtrise l'art de l'ironie.
La distinction de l'usage dont- duquel n'est pas à chercher dans les savantes grammaires, dans l'étiquetage des mots, les différentes techniques de la tonte de œufs, mais dans les instants qui précèdent le verbe, avant la vibration sonore, cette intuition qui supporte l'art indéfinissable du texte, qu'il soit oral ou écrit.