La section britannique du Collins (aussi Cambridge) contient une entrée particulière pour « bon vivant »:
[...]a person who enjoys luxuries, esp good food and drink Also called (but not in French): bon viveur[...]
[ Collins online ]
En français, on connaît le « bon vivant » (aussi Littré):
− Subst. masc. Bon vivant. Personne d'humeur joviale qui apprécie les plaisirs de la vie. La mort n'est pas loin. Capitaine, J'aime la vie, et vivre est la chose certaine, Mais rien ne sait mourir comme les bons vivants. Moi, je donne mon cœur, mais ma peau, je la vends (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 977). Il faut bien rire un peu, dit-il au factionnaire et le factionnaire le regarde passer avec ce regard figé qu'ont parfois les bons vivants devant les mauvais (Prévert, Paroles, 1946, p. 18).
[ Trésor de la langue française informatisé - TLFi ]
On note au Dictionnaire historique de la langue française (A. Rey, ed. Le Robert) que ça remonte à 1680 et qu'on avait « vivant » dans le même sens (1698) mais que c'est sorti d'usage aujourd'hui. M. Rey ne semble pas en parler dans l'ouvrage qu'il dirige, mais le viveur existe (identifié comme néologisme au vieux Littré):
Vieilli. Homme qui mène une vie de plaisir, une existence dissipée. Synon. débauché, fêtard, noceur. Tholomyès était un viveur de trente ans, mal conservé. Il était ridé et édenté; et il ébauchait une calvitie dont il disait lui-même sans tristesse: crâne à trente ans, genou à quarante (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 157). Une société de débauche, quelques bêtes de plaisir (...), des viveurs, des politiciens, des êtres inutiles, toute cette agitation qui passe, sans la toucher, au-dessus de la nation (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 945).
− Au fém., rare. Je donne rendez-vous à une barrière; là mon galant monte, on abat les volets et en route pour Cythère. (...) je suis une viveuse, le féminin de viveur, voilà tout; (...) dois-je me priver d'amants quand ces messieurs ont des maîtresses (...)? (Péladan, Vice supr., 1884, p. 71).[ Trésor de la langue française informatisé - TLFi ]
Aucune référence au « bon viveur » comme tel ici. Cependant on retrouve quand même en français une (faible) fréquence de cet emploi, dont certains qui semblent anciens.
Le « bon viveur » existe-t-il bien en français ? Est-ce un régionalisme ? Diffère-t-il du « bon vivant » à quelques qu'égards; est-ce une version améliorée du viveur ?