L'expression « vendre la mèche » [ ] signifie:1
Vendre la mèche (au fig. et fam.). Dénoncer un complot, dévoiler une combinaison. J'ai besoin de cent francs... si l'oncle ne me donne pas cent francs, je vends la mèche (Zola,Pot-Bouille, 1882, p.135).
[ Trésor de la langue française informatisé - TLFi - « mèche » A.2.b. ]
On peut facilement imaginer le contexte usuel de l'échange avec une personne qui a vu un film alors qu'on ne l'a pas vu. La personne s'apprête par exemple à révéler des détails qu'on veut éviter de savoir pour ne pas gâcher notre expérience lors du visionnement de l’œuvre. C'est le cas du fameux « spoiler » en langue anglaise.
Quand cette situation se présente et que j'interviens, puis-je dire:
Ne vends pas la mèche!
Ne vends pas la mèche du film!
Est-ce que cette expression est convenablement utilisée dans les deux cas ici, et existe-t-il des expressions ou manières de s'exprimer équivalentes et plus usuelles (pour le contexte en question - cinéma/télé) ?
1. Le sens premier de la mèche en soi c'est celui du cordon que l'on fait brûler; l'étymologie participe de l'idée de moisissure et trucs muqueux - je paraphrase le Dictionnaire historique de la langue française, sous la dir. d'A. Rey, aux ed. Le Robert. « Éventer la mèche » ça provient littéralement de l'opération de déminage («découvrir, au moyen d'une contremine, l'endroit où une mine a été pratiquée et enlever la mèche qui devait la faire jouer» 1580 - TLFi). En 1690 passe dans l'usage «découvrir, déceler un projet un complot» (TLFi); découvrir la mèche précède. Puis « vendre la mèche » serait début 19e - 1859 TLFi; 1830 Rey; je vois Ducange 1819. D'autre part, il faut noter que la première attestation en français du verbe vendre est celle de « trahir »; autrement ça origine du latin avec vendere, et « vanter » de venum dare ... venditare. (Rey).
Ne me spoil pas !