Il y a une célèbre chanson en français, Trois petits chats, construite sur un modèle où la première syllabe de chaque vers reprend la dernière du vers précédent :
Trois p'tits chats, trois p'tits chats, trois p'tits chats, chats, chats,
Chapeau d'paille, chapeau d'paille, chapeau d'paille, paille, paille,
Paillasson, paillasson, paillasson, -son, -son,
Somnambule, somnambule, somnambule, -bule, -bule,
...
On appelle parfois de telles chansons des chansons en laisse, même si la terminologie n'est pas forcément établie. Ce que j'entends par là, c'est une chanson où le début de chaque vers reprend la (ou les) syllabe(s) de fin du vers suivant, indépendamment du sens. Cela diffère d'un cas comme celui de À la claire fontaine.
Ce qui me surprend, c'est que j'ai eu beau chercher, je n'ai pas réussi à trouver d'équivalent de ces chansons dans d'autres langues. Je peux comprendre que, dans des langues à accent tonique ou à voyelles longues et brèves comme l'anglais, la mélodie de la chanson aurait du mal à convenir pour tous les mots ; mais je ne vois pas pourquoi d'autres langues syllabiques sans accent tonique ne pourraient pas avoir de telles chansons.
Qu'est-ce que la laisse de la chanson en laisse et quelle est généralement l'origine du procédé ? À quel sous-type de chanson en laisse pourrait correspondre Trois petits chats vu la différence avec À la claire fontaine ; chanson en laisse est-il le bon terme ici ; y a-t-il un parallèle à établir avec la présentation en vers sénaires ? Le français a-t-il une caractéristique particulière qui fait que le procédé employé avec la première chanson y fonctionne mieux qu'avec d'autres langues ?
Edit: En plus des chansons, il y a différentes langues disposant de jeux consistant à faire de tels enchaînements, comme le shiritori (voir aussi ceci). Ça me semble différent des chansons ou poèmes, cependant.