Ornicar est un astéroïde nommé ainsi par l'astronome Français M. Alain Maury en mémoire de la célèbre formule mnémotechnique « Mais où est donc Ornicar ? »1 servant à apprendre les conjonctions de coordination. On a donc maintenant la réponse à cette question.
À l'Académie française, on a rédigé un billet là-dessus. On conclut en disant :
Cet Ornicar n’était donc pas, comme on aurait pu le croire, un lointain cousin des Barca, Hamilcar ou Bomilcar, qui furent parents d’Hannibal, ni d’un éventuel prétendant au trône d’Ottokar, dont Hergé nous a conté l’histoire, si le bon roi Muskar XII était venu à abdiquer.
Je n'entretenais pas de telles croyances au moment où ces choses m'ont été enseignées, d'où mes questions, essentiellement sur l'étymologie de la formule :
- Quand et dans quelle grammaire ou instrument didactique emploie-t-on
pour la première fois la formule mnémotechnique « Mais où est donc
Ornicar ? » ?
- Est-ce une influence hellénisante2 (l'histoire de Carthage racontée par les Grecs puis enseignée en France, l'enseignement du latin/grec, etc.) qui explique ce choix (de nom, ultimement de toute la formule) ; n'a-t-on jamais expliqué pourquoi on avait choisi Ornicar/or-ni-car, plutôt qu'un(e) autre nom/autre combinaison des trois conjonctions ?
- La formule consacrée est-elle la formule la plus intéressante/utile (mnémotechnique) qu'on puisse générer
avec les conjonctions : mais-ou-et-donc-or-ni-car ?
1. On note qu'on a opté au Québec pour « Carnior » (l'article Wikipédia donne aussi la majuscule) ; quelqu'un aurait pu bien naïvement penser que c'était une référence à carnivore (mais où est donc / carni(v)or(e) ) pour ensuite ne plus jamais se poser la question ; on n'aura peut-être même jamais entendu « Ornicar » !
2. Par exemple, à l'âge de 10 ans (donc autour de 1864), Arthur Rimbaud s'insurge de devoir apprendre le latin et le grec : « Que m'importe à moi qu'Alexandre ait été célèbre? Que m'importe... Que sait-on si les latins ont existé? C'est peut-être quelque langue forgée; et quand même ils auraient existé, qu'ils me laissent rentier et conservent leur langue pour eux. Quel mal leur ai-je fait pour qu'ils me flanquent au supplice? Passons au grec... Cette sale langue n'est parlée par personne, personne au monde!...» (A. Rimbaud, Premières proses).