Dans un article on lit :
Le livre, dont le [nom du journal] publie lundi les bonnes feuilles, est bâti autour d'entretiens avec un ancien conseiller [...]
Le TLFi a sous le sens 3 de feuille, en imprimerie, la locution :
♦ Bonne feuille. Feuille de tirage définitif. Je me vois à mon tour lisant les premières pages des bonnes feuilles d'Aimée (Du Bos, Journal, 1925, p. 349).
Larousse a, toujours en imprimerie :
Bonne(s) feuille(s), premières feuilles d'une impression avant rognage et reliure ; extrait d'un ouvrage publié dans la presse avant sa parution.
Ac.9 fait suivre les deux éléments plus distinctement :
Bonnes feuilles, feuilles du tirage définitif d'un ouvrage, avant brochage ou reliure. La critique a reçu ce livre en bonnes feuilles. Publication de bonnes feuilles, publication dans la presse d'extraits d'un ouvrage imprimé avant la mise en vente du volume.
En d'autres termes, quand il ne s'agit pas directement du contexte original de l'imprimerie, il s'agit essentiellement d'extraits choisis avant publication. DLHF/Rey indique (1798) « première impression d'un livre », d'où vient ensuite texte publié avant la sortie.
- Que doit-on s'attendre à retrouver au journal en question : les premières pages du livre, toutes les pages de la version définitive destinée à la mise sous presse, ou des extraits sélectionnés ? Y a-t-il une différence entre la publication de bonnes feuilles et celle d'extraits choisis ou d'une sélection d'extraits, autre que de se situer dans le premier cas à un moment antérieur à celui de la publication ?
- Y a-t-il une nuance entre publier des bonnes feuilles et publier les bonnes feuilles ; doit-on utiliser le déterminant indéfini des plutôt que le défini les pour rendre le sens étayé en deuxième lieu par Ac.9 (publication de bonnes feuilles) ; y a-t-il confusion dans l'extrait présenté en introduction avec la qualité de la sélection (les = les seules dignes d'intérêt) ? Au final n'a-t-on pas utilisé un article défini pour qualifier l'indéfini, c'est-à-dire qu'il n'y a pas un nombre déterminé d'extraits a priori (on ne dirait pas qu'ils ont publié les extraits, ni même choisis ; plutôt publier des extraits, les extraits qu'ils ont choisis, leurs extraits à la limite), c'est un choix du journal, et on n'étaye pas non plus la nature concrète de la sélection qu'il a effectué ([...] publie lundi les bonnes feuilles, sa sélection de propos au sujet de X, est bâti [...]) ? Le fait que ce soit une locution (figée) entraîne-t-il l'emploi de l'un ou l'autre déterminant ?
- Doit-on préciser la publication de(s) meilleures/pires bonnes feuilles pour traiter de la qualité des extraits ou de la sélection ([...] publie ce qui constitue à mon/son avis les meilleures bonnes feuilles [...]) ?