Dans la chanson folklorique québécoise Martin de la chasse-galerie (composition Michel Rivard, inspiré d'un conte au recueil d'Honoré Beaugrand, interprétation La Bottine souriante, La Mistrine, 1994), on entend deux fois « je suis un beau torvis, Martin d'la chasse-galerie » :
C'est moé l'plus jeune des dix, dans ce canot maudit
Volant par maléfice, au-dessus de vos vies
Épargnez vos prières, mes parents, mes amis
Je suis un beau torvis, Martin d'la chasse-galerie
Ailleurs on retranscrit tord-vis (je n'ai pas le livret original avec paroles). La construction avec le verbe être suivie de en beau + sacre n'est pas inhabituelle pour signifier la colère (par ex., je suis en beau torvis : on comprendrait possiblement une variante adoucie de torieu). De plus, torvis ressemble au latin torvus, qui a éventuellement produit torve en français pour le regard oblique, malveillant, et par extension pour la personne comme telle (TLFi ; voir à la source aussi torvus au FEW, pour fâché, mécontent, et l'hapax legomenon torvain en ancien français pour louche). Or ici ce n'est pas introduit par en (la manière) mais bien un, et le contexte autorise peu, je crois, que le narrateur (Martin) s'autocritique (Satan/Lucifer, lui, s'en eût peut-être vanté..).
Peut-on en confirmer l'orthographe et qu'entend-on par je suis un beau torvis/tord-vis ici dans cette chanson ?