L'âge de raison est l'âge à partir duquel une personne est jugée capable de raisonner, c'est-à-dire de penser, et éventuellement d'être moral. Le Petit Robert le définit comme « l'âge auquel on considère que l'enfant a l'essentiel de la raison », raison étant à prendre au sens de « la faculté de penser, en tant qu'elle permet à l'homme de bien juger et d'appliquer ce jugement à l'action ». Le Trésor de la langue française le définit comme l'« âge auquel les enfants commencent à distinguer le bien du mal ». On dit aussi quelquefois âge de discrétion, le mot discrétion étant à prendre au sens (vielli) de faculté de discerner (I.A) et non au sens plus courant de faible visibilité ou de modération.
Le terme vient du droit canonique, c'est-à-dire des règlements de l'église catholique. Depuis le quatrième concile du Latran au XIIIe siècle, celui-ci impose la confession et la communion à partir de l'annus discretionis. La confirmation, qui marque l'entrée de l'enfant dans la vie religieuse, a lieu autour de l'âge de raison.
L'âge de raison est traditionnellement placé à 7 ans (aussi bien par les catholiques que par les psychologues), et il est assez courant de dire à un enfant lors de son septième anniversaire qu'il a atteint l'âge de raison. Noter que contrairement à d'autres expressions comme âge mûr ou âge d'or, l'âge de raison est un point dans le temps. L'expression « on a l'âge de raison » signifie donc littéralement que l'on a atteint (et passé) le moment où la raison apparaît.
La phrase citée signifie donc à peu près « on a beau être capable de penser, quand on discute avec d'autres, on n'est pas pris au sérieux, car les interlocuteurs ont leurs propres idées arrêtées, et il ne sert donc à rien de discuter puisqu'on ne les convaincra pas ».