Le pronom relatif que a le plus souvent la fonction de complément d’objet direct : Les livres que vous m’avez offerts m’ont beaucoup plu. Mais il tend aujourd’hui, et c’est une grave faute, à se substituer au pronom relatif complément du nom ou complément indirect dont. Cette erreur est sans doute liée au fait que la conjonction de subordination homonyme que est extrêmement fréquente en français. Il convient donc de rappeler que le pronom relatif que ne doit être employé que dans les cas voulus par la grammaire.
[...][ Académie française, C’est le livre que je te parle (emplois fautifs), 7 avril 2016. ]
En fait le LBU14 (Le bon usage, Grevisse et Goosse, ed. Duculot, 14e) parle de la tendance à remplacer en langue populaire n'importe quel pronom relatif par que. Encore davantage quand la relative est séparée de l'antécédent, dit-on (« Je l'entends qu'elle bourdonne. » J. Renard). On explique que dans ce cas c'est souvent un autre élément pronominal qui joue le rôle du pronom relatif dans la phrase alors que le que assume un rôle de simple subordination. (§717) De plus, on explique qu'avec certaines expressions composées d'un verbe et d'un objet direct où l'analyse s'avère plus difficile, la langue populaire ne reconnaît pas le complément et tente d'en ajouter un avec que, en particulier avec avoir besoin (« Le calcul est de savoir ce que lui et sa mère ont besoin pour vivre. » Un personnage dans l'oeuvre de Zola) (§279)
Quel type de construction courante ou de tournure particulière avec que se démarque ou influencerait le plus le locuteur qui dit « C’est le livre que je t’ai parlé »(X) à l'oral ? En d'autres termes peut-on préciser l'explication de l'Académie, ou en étayer une autre, et l'appliquer à l'un de ses exemples, ou plus généralement à la situation dont elle traite.
Ni Renard ni Zola ne sont vraiment des auteurs d'aujourd'hui. L'Académie décrit-elle une tendance différente de celle discutée au LBU ? Y a-t-il une mesure ; les ngram (2) révèlent-ils quoi que ce soit ?