Il y a. Tout d'abord, ça ne semble pas un emploi inhabituel, Larousse note « Il existe quelqu'un, quelque chose, synonyme de il y a : Il n'existe pas de solution à votre problème. ». Le TLFi confirme : « − Par extension (sens atténué). Être, se trouver; en particulier tournure impersonnelle il existe « il y a ». ». Nous sommes dans la rubrique A.2 et ce qui est atténué est : « Courant [Assorti de coordonnées (espace, temps) et de modalités précises] Être dans la réalité, au monde. ». Quelques rubriques sur le site de l'Académie emploient il existe. La section étymologie au TLFi pour exister est plutôt brève ; on dit « être actuellement » 15e, 1760 « vivre ».
Hors de + être placé. Le DHLF dit du latin sortir de/se manifester, se montrer ; courant au 16e avec le complément de lieu, dans le sens de se trouver dans un lieu, vaut aussi pour se trouver à un moment donné ; puis 17e pour avoir une réalité qui était rare avant ce moment ; 18e pour vivre, et avoir de la valeur pour etc. (Dictionnaire historique de la langue française, dir. A. Rey, aux ed. Le Robert). On a non seulement le synonyme d'un emploi impersonnel (il y a), mais aussi l'évolution du verbe exister s'appuie-t-elle sur la sémantique de verbes dont l'emploi est pronominal. On observe que il existe diffère uniquement de il y a comme morphème de présentation par l'absence du pronom y qui a de toutes façons essentiellement perdu sa valeur locative (LBU14). En langue littéraire on peut souvent utiliser il est + nom au lieu d'il y a, sauf quand ce dernier représente une durée, une distance (LBU14). Que le verbe soit généralement intransitif n'empêche pas l'emploi ou le mode impersonnel ici, et il s'agit d'une locution davantage figée où l'analyse du pronom et du sens est souvent peu fructueuse. Il peut arriver qu'avec une phrase particulière on oscille entre une lecture de la sémantique d'exister par opposition à une simple construction synonyme de il y a. Sans doute que plus il existe (et sans doute il y a) se détache du contexte de la présentation (comme en début de phrase), et a fortiori si on altère le mode du verbe et les pronoms en remaniant, plus il paraîtra inusité, la locution s'étant simplement étiolée, à mon avis...
R: Premièrement, Oui. Deuxièmement, je dirais que la limite est l'intégrité morphologique (la position du pronom etc.) et syntaxique (la position souvent en début de phrase), mais je n'ai pas l'expertise pour l'étayer. Enfin, je dirais que la négation ne va pas dans le sens de l'idée de présentation (...de l'absence ?) et qu'elle l'affaiblit. Il n'y a pas (une, d', ...) armée qui puisse m'en empêcher est-elle si étrange sans déterminant, n'est-ce pas aucune que cela au final ? Je pense donc n'existe aucun moi ? Le moi y est substantivé et sa fonction est donc différente, le tout peut-être ambigu à souhait, quoiqu'on aime bien...