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En français, l'apport du chien est sans équivoque dans bien des expressions :

Un mal de chien. [grand]
Avoir du chien. [du mordant, de la gueule]
Une vie de chien. [misérable]
Être d'une humeur de chien. [massacrante]
Entre chien et loup. [le moment où on ne peut les distinguer]
Comme un chien dans un jeu de quille. [mal à propos]
Réserver à quelqu'un un chien de sa chienne. [la vengeance]
Se regarder en chiens de faïence. [fixement, avec agressivité]
Chien ! [l'injure]
Nom d'un chien ! [juron]

On fait souvent référence à la vie difficile, au comportement ou au rang de l'animal dans tel ou tel contexte etc. ; on sait que [l]e chien aboie, clabaude, glapit (chiot), grogne, gronde, hurle, jappe (BDL) et ça peut aussi donner le ton. Souvent il complète un nom (est donc introduit par la préposition de) et on comprend aisément sa fonction grammaticale dans l'expression et/ou son apport sémantique.


Ça a fucké le chien. [Québec, vulg., pour un truc populaire comme a foiré : échouer, tourner court]

Le verbe foirer est intransitif, contrairement à foutre. Au Québec on peut dire « avoir mal en chien » (beaucoup) et on pourrait aussi bien dire en chien dans l'exemple même si c'est peu usuel. Sauf que le chien y occupe plutôt la position d'un complément direct et on a l'article le. Quelqu'un sait comment ça s'analyse ?


  • Quel est la fonction et l'apport au sens de (le) chien dans « Ça a fucké le chien » ?
  • Est-ce que foutre(fr.)/sacrer(qc.) le camp (déguerpir) est utile pour comprendre la tournure avec le complément ?
    • Quelle est la relation entre le verbe foutre et le camp ?
    • Le chien a-t-il une fonction similaire au camp dans la phrase ?
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  • 1
    Cela me semble plus venir de la traduction anglaise littérale de « niquer »/« baiser », qui aura la même tournure. Juste un COD (qui).
    – Larme
    Commented May 3, 2016 at 11:50
  • 1
    Le rôle du chien ? Pas agréable… Commented May 3, 2016 at 17:46
  • Good example of Quebecois losing its French structure. C'est une structure qui vient de l'anglais.
    – Lambie
    Commented May 3, 2016 at 20:07
  • The structure is the same as: That takes the cake. or: That will float your boat. And that is English structure not French structure. it's just not French structure to say: quelque chose a [verbe d'action] le [objet]. It doesn't mean: something screwed up the dog. The Ça in French refers to a THAT in English. That showed you! Like that, see? English. :)
    – Lambie
    Commented May 3, 2016 at 20:23
  • @Lambie I hear you but la rouille a endommagé la carrosserie is full on French. Is foirer an action verb... ? Please provide an answer with explanations, as comments are not indexed, are poorly formatted and detract from the Q&A. Thanks nevertheless.
    – user3177
    Commented May 3, 2016 at 20:28

3 Answers 3

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I’m at a loss to answer your questions concerning foutre/sacrer (other than I think the function of chien is only technically similar to camp), but the structure of the phrase in question is similar to:
"{that} sucked/sucks the big one" & "{that} bites/bit the big one" (both links to The Free Dictionary),
where although “the big one” is technically the direct object of “sucked/bite” used transitively, I see it serving really more as an adverb intensifying the intransitive sense of sucked & bites when used as slang in "That sucks/That bites" to comment negatively about something:
“that [majorly] sucked/bit…[big time]….[royally],”
so maybe “le chien” could be serving to intensify (and not just complement) fucké in “Ça a fucké le chien” (oui, au moins "fucker le chien" existe d’après Wikipedia):
“Ça a [royalement/vraiment/vachement(chienement??)] fucké/foiré/merdé.”

(cf: the usage of “au maximum” and “en pagaille” following “foiré,” technically as indirect objects, but to my ear they are serving to intensify that intransitive verb, along the lines of “to the max” in English.

(Please note that although I’ve used technically bolded several times above, I must admit that I really don’t know what I mean by it here…maybe “in the strictest sense of the term”?)

Notwithstanding the above “analysis,” in an arguably half-hearted attempt to invoke the (or at least “an”) alternative, I’d offer a perhaps simpler "explanation" together with a supporting expression that I find to be perhaps more similar in structure to the phrase in question than “Foutre le camp,” to-wit:
“[Va] manger [de] la merde/marde.”

The above phrase uses a verb that usually involves pleasure together with a direct object (hereinafter “COD”) that renders it much less pleasurable (unless one’s a fly!), just as “Fucker le chien” also uses a verb for a usually pleasurable activity, but again much less so with this particular COD (unless one is also a dog or is just “in” to such things! [??not that there’s anything wrong with that??]).

Granted, the two expressions differ in that the “vulgarity” of “… manger …” is contained in the COD, while it's the verb that contains the "vulgarity" in the expression at issue, and I apologize if this difference is relevant to your question.

Again, however, both phrases do use a “pleasurable” verb with a seemingly incongruent/inconsistent COD to create their respective “vulgar” images and impact, whereas I’ve always (^^^until just now^^^) taken the “foutre” in “foutre le camp” to mean, not its “vulgar” (to have/possess sexually) sense used with an "inconsistent" COD, but rather its “faire” sense (used congruently enough with the COD "le camp") that was/has become/is simply a harsh and “vulgar” way of saying “leve[r] le camp” or “décampe[r],” most likely due to the word’s general use as a vulgar interjection and not to its direct association with "having/possessing sexually."

^^^(cf [re my “until just now” above]: but then again, “faire” does not mean “faire,” and therefore the “faire” sense of “foutre” in “foutre le camp” should perhaps not have led me so quickly to “lever le camp” or “camper,” but rather to “faire le camp” or “camper” (sans les “") which would mean the opposite of "foutre le camp." So maybe the “foutre” in that phrase is being used in its pure “have/possess sexually” sense, which would support your claim/suspicion that the two phrases are similar enough in structure to justify further examination, e.g., is the structure of “foutre le camp” [at least when used to announce that someone him/herself is leaving a place in disgust [but not so much when ordering someone else to leave] similar/identical to the structure of the English “Fuck this place, [I’m outta here]”?)
(all that to say that I’m obviously now at an even greater loss than before regarding “foutre le camp” and its relevancy to your good question)

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Étant Québécois, je dois préciser que si "fucker le chien" est une expression, c'en est une que je n'ai jamais entendue de ma vie.

Si je devais l'entendre, je présumerais que c'est juste le verbe fucker au sens de "foutre le bordel, mettre sans dessus-dessous" ou l'adjectif fucké, grosso modo "pervers, mal tourné". Ici, l'idée étant que le chien (et on parle d'un vrai chien, ce n'est pas une métaphore!) n'est pas en très bon état après la situation dont il est question: des dommages psychologiques ou physiques en résultent. Je pencherais plus pour le psychologique: le chien a des idées ou des réactions bizarres, voire carrément dangereuses (ce qui est pas mal la même chose que quand on dit de quelqu'un qu'il est fucké).

Autrement, je peux vaguement imaginer que ce soit une variante un peu exagérée de l'expression "son chien est mort", qui veut dire que la personne en question n'a plus aucune chance d'atteindre son but.


Si je saisis bien les commentaires ci-dessous, @L'aditdabenlà demandait plutôt si "chien" peut être ajouté à une expression de manière générale. Dans ce cas, la réponse est oui, mais la formulation était incorrecte: on dit en chien. Dans ce cas, c'est une formule intensive équivalente à celles qui emploient des sacres: en crisse, en tabarnak etc. C'est en fait une des nombreuses formes euphémistiques de ces expressions; en sapristi en serait aussi une.

Ça a fucké en chien signifie que la situation a vraiment, mais alors là vraiment foiré. FUBAR, comme diraient les Anglais: fucked up beyond all recognition.

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  • Très intéressant. Alors, ce n'est pas une expression consacrée. Voilà une raison de plus que cela fait mal à l'oreille. :) Un truc mal tourné se dirait avec une autre structure: Ça a mal tourné. Ça a foiré. Alors que l'expression posté n'a pas une structure française....ni québecoise selon ce que vous dites....:)
    – Lambie
    Commented May 4, 2016 at 16:13
  • Il ne s'agit point de tour d'ivoire. Mais apparement cela ne vous intéresse pas de savoir ce que l'on pense. Alors, je ne vais plus me fatiguer les méninges. :)
    – Lambie
    Commented May 4, 2016 at 21:04
  • Vous avez dit là-haut: "quelqu'un sait comment ça s'analyse." Et bien, c'est exactement cela que j'essaie de faire. Si l'expression veut bien dire qu'un truc quelconque n'a pas marché ou a mal tourné, pour moi, la structure Ça a foiré est aux antipodes de: ça a fucké le chien! Cela a l'air d'un aphorisme, Pas de commentaires condescendants de ma part.
    – Lambie
    Commented May 4, 2016 at 21:25
  • @Lambie D'accord, mais ceci est différent de la question de l'existence de l'expression en français du Québec. Merci.
    – user3177
    Commented May 4, 2016 at 22:01
  • Il me semble que la présence du chien n'a aucun rapport avec les sens possibles en français du genre: vie de chien. Au contraire, il me semble que l'idée est que même le chien (gentille créature) s'est fait baisé...et c'est pour ça que je pense que le truc n'est pas dans un imaginaire français....
    – Lambie
    Commented May 4, 2016 at 23:04
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Dans l'expression foutre le camp, je dirais que c'est plutôt "foutre" qui occupe le rôle du chien : le rôle qui n'a pas beaucoup de signification à part la vulgarité qu'il apporte.

Le "camp", c'est le campement, le matériel, d'après Expressio, et foutre aurait le sens de prendre et non de planter. Foutre le camp, ficher le camp, prendre le camp, lever le camp. J'aurais plutôt cru que c'était le champ de bataille...

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  • Non, je ne tentais pas de comparaison avec ça a fucké le chien, après tout, même si étymologiquement "fuck" n'est pas de même origine que "foutre" ou "fiche", l'usage est très semblable.
    – Law29
    Commented May 3, 2016 at 20:26

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