Un des sens du mot trip en anglais :
- slang (orig. U.S.).
a. A hallucinatory experience induced by a drug, esp. LSD
(OED)
Le mot voyage en français a-t-il ce sens ? Il semblerait que oui :
− État d'hallucination provoqué par l'usage de la drogue, notamment du L.S.D. Synon. trip.Voyage narcotique; voyage à l'acide. Les « voyages » auxquels la drogue nous invite risquent d'être de plus en plus pauvres et solitaires. Mais ce qui demeure, et qui est essentiel, c'est que ces « voyages » sont une manière de refuser une société invivable et de s'en évader (R. Garaudy, L'Altération, Paris, R. Laffont, 1972, p. 40).
Faire/tenter le voyage. Se droguer. Localisé d'abord en Nouvelle-Angleterre, en Californie et au Mexique, le culte du LSD ne cesse de se répandre. Aux États-Unis, il touche maintenant les lycéens, qui tentent le « voyage »: ainsi désigne-t-on l'expérience délirante (L'Express, 25 avr. 1966, p. 89, col. 2). TLF
Donc, oui, le mot « voyage » avec le sens d'expérience hallucinogène est bien rentré dans la langue française depuis plusieurs décennies. Trip est aussi utilisé, mais surtout par les « jeunes » générations.
Le Dictionnaire historique de la langue française (sld alain Rey) signale que « voyage est utilisé au figuré (1966) à propos de l'état provoqué par l'absorption d’hallucinogènes en concurrence avec l'anglicisme* trip [...] »
Quelques emplois récents en contexte :
Cette réaction, connue sous le nom de mauvais voyage (bad trip), s’accompagne de conduites susceptibles d’être dangereuses.(http://www.toxquebec.com)
Une telle expérience, parfois proche de la première, est aussi désignée sous le nom de "mauvais voyage". Une expérience psychédélique psychodynamique [...] (Michel Rosenzweig - Drogues et civilisations. Une alliance ancestrale, 2008)
L'expérience psychédélique [...] se distingue des autres expériences psychotropiques par l'étroite relation entre l'état d'esprit du consommateur et le voyage qui en résulte.(wikipedia)
Un voyage à l'acide comporte trois phases [...] (infodrogues.be)
[...] le voyage hallucinogène, la « planète » sous opiacés, le « high » de la cocaïne : autant de façons de modifier les perceptions de soi même et du monde, pouvant réaliser une « extase » au sens étymologique (Claude Olievenstein, Toxicomanie et devenir de l'humanité, 2001)
[...] état amoureux déchiré,trauma affectif, perte brutale, voyage hallucinogène : nous voilà confronté non pas au vieux débat opposant le [...] (Gérard Pirlot, Psychanalyse des addictions - 2013)
* C'est moi qui souligne.