Impressions de promenade (extrait)
[...] Leur conscienc' dit : « Tu t' soign's les tripes,
« Tu t'les bourr's à t'en étouffer,
« Ben, n'en v'là un qu'a pas bouffé !
Alors dame ! euss y m' prenn'nt en grippe !Gn'a pas ! mon spectr' les embarrasse,
Ça leur z'y donn' comm' des remords :
Des fois, j'plaqu' ma fiole à leurs glaces,
Et y d'viennent livid's comm' des morts !Du coup, malgré leur chair de poule,
Y s'jett'nt su' la porte en hurlant :
Faut voir comme y z'ameut'nt la foule
Pendant qu'Bibi y fout son camp ! [...][ Gabriel Randon de Saint-Amand (Jehan-Rictus), (1867-1933), Les soliloques du pauvre (1897) ]
On mentionne que l'auteur est « célèbre pour ses œuvres composées dans la langue du peuple du Paris de son époque » (Wikipédia). On n'a pas trouvé de sens particulier pour la fiole dans le Dictionnaire de la langue verte (Delvau, 1889), reste qu'on observe divers procédés pour transcrire le parler populaire...
- Quelles sont les principaux procédés utilisés pour transcrire la langue populaire à l'écrit en ce qui a trait à la prononciation, et qu'on trouve, ou non, dans l'extrait ; quels sont les noms des phénomènes qu'ils représentent, en quoi consistent-ils généralement et quelles en sont les contraintes (à l'écrit) ?
- Un locuteur de Paris qui veut rendre la langue populaire d'aujourd'hui aura-t-il recours aux mêmes procédés ; quelles seraient les différences le cas échéant ?
- Le texte serait-il (davantage, moins) compris s'il était entendu plutôt que lu ?