La môme néant
Quoi qu'a dit ?
— A dit rin.
Quoi qu'a fait ?
— A fait rin.
Quoi qu'a pense ?
— A pense à rin.Pourquoi qu'a dit rin ?
Pourquoi qu'a fait rin ?
Pourquoi qu'a pense à rin ?A'xiste pas.
[ Jean Tardieu (1903-1995), Monsieur, Monsieur (1951), ed. Gallimard ; voir lecture de l'auteur ]
Il s'agit de la prononciation ([a]) du pronom personnel féminin elle en langue populaire dans diverses régions dont l'auteur se fait l'écho ici. Il peut s'agir d'un amuïssement comme on a avec le l de il (devant consonne il/ils comme [il] (soutenu), [i] (familier) ; devant voyelle, au singulier [il] ; au pluriel, [ilz] (soutenu), [iz] (familier) etc. ; voir Le bon usage, Grevisse et Goosse, ed. Duculot, 14e ed., §659).
- Généralement, en France et en Belgique, quelles sont les régions où l'on retrouve le plus ce phénomène touchant le pronom personnel elle en langue populaire ?
- Par quelle mécanique phonétique le pronom elle se réduit-il parfois à [a] en langue populaire et quelle fonction a cette réduction (pourquoi) ? Est-ce un amuïssement ou un métaplasme, et comment le désigne-t-on précisément ? La variété de français joue-t-elle un rôle important dans ce cas précis ?
- Y a-t-il réduction du même pronom dans une langue plus régulière, et si oui, de quelle manière ? Y a-t-il une nuance à faire quand le pronom précède l'auxiliaire être ou le verbe aller, par exemple ?