(Ma) mie (et incidemment mamours) sont des vestiges, par mécoupure ou agglutination, de formes élidées de déterminants possessifs (m'amie, m'amour etc.) ; on parle généralement de la méprise de l'initiale m' qui réfère au possessif masculin m'(on)amie, pour le féminin ma (TLFi). La BDL en traite aussi et indique qu'on élidait par ailleurs des formes avec déterminant possessif féminin même avant le 12e, moment où on commence à employer le masculin pour éviter la double voyelle, et on a l'exemple ma enfance/m'enfance. Au DHLF on indique de plus que la forme masculine m'ami a complètement disparu et on atteste mamie en 1260 (aussi m'amie, ma mie) comme « terme appellatif de tendresse, puis d'affection », qu'on dit « sorti d'usage mais encore connu ». On ajoute :
De m'amie, interprété en ma mie, est issue MIE n.f. (v. 1200) « femme aimée », en général employé avec le possessif ma et devenu littéraire (allusion au passé). Il a pour dérivé plaisant miette (1859 ; une fois myette, au XVIe s.).
[ Dictionnaire historique de la langue française, dir. A. Rey, ed. Le Robert, 2010, (ami, ie) ]
Ce m'amie n'est pas le terme appellatif de 1260, c'est simplement l'amie qu'on a. Le TLFi, lui, donne plutôt « maîtresse » (1567) comme origine de la « femme aimée », si on comprend bien. Il va sans dire que tout ça n'a rien à voir avec la miette de pain.
- Un dérivé plaisant, qu'est-ce donc, est-ce la même chose qu'un hypocoristique en linguistique, et un hypocoristique, est-ce seulement un emploi ponctuel ou est-ce un mot à part entière ; la miette est-elle ici un hypocoristique ?
- Quelle fonction de la suffixation en -(e)tte emploie-t-on dans le dérivé miette ? Est-ce que l'étymologie particulière, voire unique, de mie (amie à l'origine etc.) change comment la suffixation opère sur le sens ou l'emploi de femme aimée, le cas échéant, et quel en est le sens au final ; est-ce que c'est comparable à la dérivation de fille/fillette ?
- A-t-on un exemple clair, en littérature ou ailleurs, de ce dérivé miette, si possible autour de 1859 ?