La rature, il s'agit de cette « surcharge à l'encre ou au crayon en forme de trait ou de barre, destinée à faire disparaître ce qui était écrit » (TLFi) , de ce « trait tracé sur ce qu'on a écrit pour l'annuler » (Larousse). Wiktionnaire parle aussi de trait horizontal :
Voici un exemple :
ce texte est une rature sur Wikipédia.[ Wiktionnaire, exemple présenté à rature ]
On sait que lors d'une examen rédigé à la main, on peut vouloir corriger une faute d'orthographe en écrivant de nouveau un même mot, au dessus de la ligne par exemple. Mais voici, je lis un blog, et l'auteur explique longuement son engouement pour un produit ; on termine l'article avec une phrase du type :
... et c'est la raison pour laquelle nous avons confiance en
produit X, produit Y,produit Z.
Il est difficile d'imaginer que ce soit la troisième fois que l'auteur recycle son blog pour vanter un produit différent. Il va sans dire qu'avec l'informatique on peut effacer le texte sans laisser de trace (dans le corps du texte)...
Voici un exemple quelque peu différent, littéralement une œuvre d'art de Balzac :
[ La Femme supérieure, Honoré de Balzac, manuscrit autographe (« Il n'y a pas que les statuaires qui piochent. ») ]
On y trouve au moins cinq manières différentes de raturer en couverture ; on a des ratures verticales sur des lettres individuelles, des ratures qui ressemblent à des e en lettres attachées etc. Parfois on raye avec davantage de force ou avec je ne sais quoi de différent techniquement (comme ce mot dont la rature ressort dans la partie droite de l'image). On n'annule pas tout de la même manière, si du tout.
Dans un contexte complètement différent, normatif, on peut voir la rature comme un « ajout négatif » à un texte préétabli, et on peut imaginer des manières de raturer nuisant au décompte, des mots rayés, que l'on prescrit :
Il n'y a ni surcharge ni interligne ni addition dans le corps de l'acte et les mots et les chiffres surchargés, interlignés ou ajoutés sont nuls. Les blancs nécessités par l'utilisation des procédés de reproduction sont barrés. Le nombre de blancs barrés, celui des mots et des nombres rayés sont mentionnés à la fin de l'acte. Cette mention est paraphée par le notaire et les autres signataires de l'acte.
[ Décret n°71-941 du 26 novembre 1971 relatif aux actes établis par les notaires, art. 13 (France) ]
Évidemment si on n'ajoute pas la mention tel qu'indiqué, ou qu'on fait un ajout discret de rature postérieur à la signature et qu'on oubliera par la suite de reproduire sur les copies d'actes, la manière de rayer un mot aura alors peu d'importance, et les conséquences pourront être désastreuses (Cassation ; plus didactique : déontologie). En d'autres termes dans certains cas la rature change le sens autant sinon davantage qu'elle ne corrige une erreur.
- La rature manuscrite et la rature numérique sont-elles la même rature ; quel est le sens de la rature quand on peut simplement effacer le texte avec l'éditeur etc. (informatique) ; quel est le sens de la rature du blogueur mentionné en introduction, est-ce même une rature, qu'est-ce donc ; la rature n'a-t-elle qu'une seule fonction et qu'un seul objet ?
- Y a-t-il un usage ou une convention quant à la manière de raturer à la main en français ; est-il naturel et significatif de faire un trait le plus horizontal possible ; y a-t-il un classement des types de ratures ; certains types de ratures sont-elles immédiatement associées à des auteurs particuliers ?
- La rature enlève-t-elle ou ajoute-t-elle au signifié ; un type de rature particulier change-t-il différemment le signifié d'un autre, en d'autres mots chaque type de rature constitue-t-il un signe différent, et si oui à quelle(s) condition(s) ou dans quel contexte ?