Dans un article on discute d'un film sur un médecin à la campagne, longuement établi, et qui a de la difficulté à céder sa place à une collègue un peu plus jeune, et on dit :
Il se croyait irremplaçable, et il l'est un peu, surtout auprès des personnes âgées qu'il suit depuis des lustres, mais il faut une passation. (La Presse, Chantal Guy).
Le terme passation est dérivé du sens juridique du verbe passer (surtout l'acte etc.1) au 15e, mais l'expression substantivée passation des pouvoirs, « l'acte solennel par lequel une autorité parvenue en fin de mandat ou démissionnaire reçoit celle qui lui succède, lui transmet les compétences et se retire » (Larousse), essentiellement leur transmission, n'est que du 20e (DHLF/Rey). Par ailleurs on a des exemples comme la relève des générations, et des syntagmes comme assurer/prendre la relève (surtout le contexte militaire), et par métonymie des emplois pour ceux qui prennent la relève ou le relais.
- Quand on dit qu'il faut une passation dans l'article, est-ce d'une passation des pouvoirs dont on parle, d'une métaphore, d'une extension usuelle pour la simple transmission, ou davantage de l'objet de ce qu'on passe ou de comment on passe ; est-ce courant ?
- L'emploi du mot passation s'étend-il à tout type de transfert, dans tous les domaines, entre deux personnes ; ou est-ce tributaire ici de la particularité de la profession, du contexte de l'exercice de cette profession en région/province, ou d'une particularité administrative (de notoriété publique) dans un tel contexte en France ?
- Peut-on donner un synonyme usuel pour passation en contexte ; la relève est-elle assurée quand il y a passation ; généralement, comment explique-t-on la différence entre un radical verbal doublé d'un suffixe en -ation pour une action ou le résultat de cette action (TLFi) et une locution verbale basée sur un radical dont le sens est similaire ou identique comme dans assurer le fait qu'on passe ?
1 On a dans le vocabulaire juridique au Québec l'action en passation de titre, pour obtenir un jugement (valant titre) suite au défaut de passer le titre de propriété (compléter la vente) du promettant-vendeur/acheteur.