On apprend que mutuel est un dérivé savant du latin mutuus, avec le sens de réciproque entre deux ou plusieurs personnes, attesté au 14e. Hormis l'adverbe et le substantif dérivé en moyen français, les autres dérivations, comme mutuellisme, mutualisme et leur appellatif, se produisent surtout au 19e. On ne parle pas du verbe, qu'on ne retrouve ni au DHLF ni au TLFi. Au Larousse, on a le verbe mutualiser qu'on définit comme « faire passer (un risque, une dépense) à la charge d'une mutualité, d'une collectivité. » Au GDT on parle des finalités du sens du verbe en disant qu'on mutualise « pour en optimiser l'aspect économique, l'accessibilité ou l'efficacité. » D'autre part on a collectiviser pour, entre autres, nationaliser, souvent au profit de l'État dans ce sens. Il y a aussi un syntagme comme la mise en commun dans le sens d'un changement des propriétés vers une mise en disposition pour le plus grand nombre, ensemble.
Alexandre Taillefer a expliqué que les commerçants devaient se regrouper et « mutualiser leurs infrastructures » et leur logistique afin d'être aussi efficaces qu'Amazon [...] D'ailleurs, il dit « croire de plus en plus qu'il faut réfléchir pour créer un Facebook et un YouTube québécois ».
[ Alexandre Taillefer veut créer un Amazon québécois, dans La Presse du 22 mars 2017, Marie-Eve Fournier ]
- L'emploi de mutualiser est-il courant aujourd'hui ; est-il usuel dans le monde des affaires ?
- On pourrait imaginer pourquoi on n'aurait pas voulu parler de collectiviser (mais on a parlé de barrages hydroélectriques dans l'article), mais y aurait-il une différence entre mutualiser et mettre en commun ? Le verbe mutualiser est-il senti comme un dérivé savant ? Quelle connotation aurait-il qui aurait pu motiver son emploi dans le propos rapporté de cet homme d'affaires ?
- A-t-on une idée de pourquoi la journaliste a décidé de mettre le verbe et son complément entre guillemets : est-ce pour rapporter fidèlement le propos ou pour signifier quelque chose à propos de l'expression ?