L’an dernier, j’ai travaillé avec plusieurs Africains, de différents pays : Côte d’Ivoire, Guinée, Maroc, Tunisie. Comme notre travail impliquait beaucoup de discussions avec des données numériques, j’ai pu constater à ma grande surprise que tous, sans exception, nommaient les nombres de la dizaine des quatre-vingt exactement comme celle des vingt qui serait préfixée d’un quatre.
Nous avions donc droit à des 88 prononcés /katʁə.vɛ̃t.ɥit/, et plus surprenant encore des 81 auxquels était ajouté un et : /katʁə.vɛ̃t.e.œ̃/. Nous avions d’ailleurs eu un désaccord sur ce dernier nombre : malgré leur utilisation du et, j’étais absolument convaincu qu’ils connaissaient la norme habituelle, mais il me fallu la leur prouver, dictionnaire et Wikipédia à l’appui (les grammaires sont plus rares en milieu de travail).
J’ai donc cru comprendre qu’il s’agissait là de l’enseignement habituel du français en Afrique (pour tous ces collègues, le français fut une langue d’enseignement, mais pas une langue maternelle).
- Le français est-il vraiment enseigné ainsi dans certains pays africains ?
- Quelqu’un d’ailleurs reconnaît-il son usage personnel ou celui d’un proche dans ces exemples ?