Je viens de lire la belle pièce « La Noël de mes enfants » de Francis Jammes après l'avoir vue mentionnée dans les deux questions récentes qu'a posées un autre utilisateur. Je pense qu'on est sur le point d'avoir démasqué l'identité de tous les mots qui ne figurent point dans les dictionnaires, dont « l'armire, vacarane, menterie ... ».
Mais il en reste un qui n'est représenté dans les résultats Google que dans le texte même de la pièce : « prétéqueseuteu ». Qu'il veut dire « mensonge » ou quelque chose du genre est clair :
Je vous présente les six enfants du poète. Et leur mère n’est pas morte ! N’allez donc pas colporter, à gauche et à droite, que la femme qui a de nombreux enfants devient tuberculeuse et meurt plus tôt que les femmes qui n’en ont point, ou seulement un ou deux. C’est une menterie, un « prétéqueuseuteu », comme eût prononcé la cuisinière de mon grand-père.
On y voit aussi que c'est du patois vieilli. Or Jammes est né en 1868, donc son grand-père et la cuisinière en question environ 1820-30 probablement, et la famille venait du Pays basque.
J'ai supposé que ce serait un mot composé, la suite de suffixes étant peut-être une transposition phonétique de -osité (bien que les genres ne correspondraient pas ...). Cela m'a permis de trouver quelques exemplaires d'une racine provisoire « prétèque » ou « prétéquer » ; mais les résultats pour cette hypothèse s'avèrent être des fautes de ROC pour « prêté que » et ainsi de suite !
Et donc j'ai révisé ma supposition : comme « prêter qqch. à qn. » peut signifier « attribuer, suggérer », peut-être que « prétéqueseuteu » serait mieux glosé par « rumeur » ... donc « prêter (ce) qu'oses-tu » ou quelque autre enchêvetrement syntaxique ? Prête-q-osité ?
Ou bien pratique-osité ? (Mais que serait la relation au mensonge ?)
Enfin donc, quelle est sa vraie structure interne ? Quels sont les processus phonétiques qui ont produit les sons qu'on y remarque ? Est-il possible d'identifier la région de cette expression rurale (basque ou autre) ?