Depuis que j'ai appris le français « standard » en école (pour ce que ça vaut), j'emploie ces deux expressions en les différenciant comme « question ouverte » et « usage général ». Pour illustrer :
— Qu'est-ce que tu veux donc ?
— Ce que je veux, c'est qu'on me fiche la paix !
Mais j'ai entendu à Radio-Canada Première, à plusieurs reprises, la première expression là où on s'attendrait à la deuxième. Même hier j'ai rencontré une phrase comme celle-ci :
Alors ça c'est qu'est-ce que j'aime, le théâtre !
On emploie parfois des questions comme si elles étaient des groupes nominaux (p. ex. L'amour, c'est mon « pourquoi » — comparez C'est mon « qu'est-ce que j'aime » peut-être). Mais c'est un peu bizarre et cet usage ne me semble pas en être un exemple vu l'intonation et la fréquence avec lesquelles il s'emploie.
Or je constate que les invités à Radio-Canada emploient souvent des expressions canadiennes propres à l'oral que je ne trouvais pas dans les manuels scolaires, comme celle-ci :
J'accepte les excuses à Martin.
Est-ce que c'est comme ça que je dois considérer cet emploi de « qu'est-ce que » ? Est-ce courant en français canadien ? Si oui, dans quels registres et contextes ? Cela se trouve-t-il hors du Canada ?
Pour clarifier, je ne cherche pas à savoir si cet usage soit fautif selon la grammaire standard ; je sais qu'il l'est. Je voudrais aller au-delà de ce que peuvent rapporter les approches prescriptivistes.