Au Québec on entend beaucoup plus (parfois) le nom masculin anicroc que le (en lieu et place du) nom féminin anicroche, de sens identique.
- Le voyage s’est déroulé sans anicrocs.
- Un petit anicroc nous oblige à remettre à demain la formation de premiers soins.
Au Trésor de la langue française, on spécifie une première attestation chez Rabelais en 1546, hanicroche, dans l’introduction du Tiers livre, dans une longue série d’énumérations d’armes et outils de guerre et de combats. Le Trésor lui-même spécifie « sorte d’arme en forme de croc », mais le changement de forme de croc à croche, s’il a eu lieu dans un passé plus lointain, était déjà consommé chez Rabelais.
Cette époque nous ramène par ailleurs aux premiers jours de la Nouvelle-France. Difficile donc de ne pas tenir compte de cette attestation de Rabelais, et je suis par conséquent surpris de l’absence complète de la forme anicroc dans toutes les ressources linguistiques que j’ai consultées (Le Petit Robert, Le Petit Larousse), fussent-elles même très fortement québécoises (Le Grand Druide des synonymes, le Glossaire du parler français au Canada).
D’où vient donc ce mot, omniprésent chez les Québécois mais curieusement absent des outils de la langue ? Est-il d’apparition récente, ou au contraire une relique d’un passé sur lequel personne ne s’est vraiment encore penché ?
Suite à des commentaires de gens connaissant le Québec, comme je le connais aussi, je me suis rendu compte que cette manière de dire n’était peut-être pas si généralisée que ça. J’ai donc corrigé le tir afin de mieux représenter la réalité.