Au Dictionnaire du Moyen Français on trouve à l'entrée fleur-de-lys (substantif féminin) un sens en pâtisserie qu'au Godefroy (Complément, à fleur de lis) on dit être une « sorte de gâteau sucré, découpé en la manière d'une fleur de lis », et des références à trois exemples du 15e siècle où le terme dauphin/daulphin apparaît toujours concurremment :
DAULPHINS, fleurs de lis, estoille de cresme fricte fort sucre et moyeulx d'eufz. (lien)
Daulphins, Fleurs de lys, Estoille de cresme tous sucre. (lien)
[ Le viandier, de Guillaume Tirel dit Taillevent, publ. par le baron Pichon et Georges Vicaire ]
Fay qu il y ait grues, panneaux
Herons et petis sigongneaux,
Levraulx, perdris, cailles, lappins,
Faisandeaux (ce sont bons loppins),
Venaison, rostie et empaste ;
Despeche toy tost et te haste :
Cella souffira pour ce jour :
Puis après ilz auront les four
Dauphins et fleurdelis de cresme,
Gasteaux et bons ratons de mesme ;
Je vueil qu'ilz soient tresbien traictez.
Despechez vous et vous hastez !
Le plus tost que on peult, que on le face.[ Le mistère du viel testament (Wikipédia), T. 4, v. 36112/36120, publ. baron de Rothschild ]
- La formule avec préposition de et la crème réfère-t-elle à la composition du dessert dans les exemples, ou est-ce plutôt l'ellipse de l'apport de la garniture au tout (avec de la crème en garniture..., un glaçage), ou autre chose ; est-ce que c'est figé/ça participe de la sémantique du gâteau, généralement une « préparation de pâte sucrée cuite au four » (TLFi) ?
- Est-il généralement courant au lexique dans le domaine de voir des noms référant à l'emblème ou aux symboles actuels (de la France plus particulièrement), désigner des pâtisseries par métonymie, comme ce semble être le cas ici avec d'anciens emblèmes ?
- Existe-t-il un terme plus précis en pâtisserie aujourd'hui qui désignerait ces dauphins, fleurs de lis et étoiles (une... sorte de gâteau) ?