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A translation style guide I read through issues the following recommendation (paraphrased):

Il ne faut pas employer « être après faire » au lieu de « venir de faire ».

Il est après manger. Il vient de manger.

There are a few recommendations in this guide that make me wonder: are they addressing absurd calques from other languages the translators on their rosters speak, or are these discouraged alternatives actually courant in the langue populaire ?

If I listen as I walk down the streets of a Francophone city, will I hear « Elle est après + verbe » ?

(This is not a question about venir de faire, which I know is correct.)

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    This is probably an advice for a given language (but I don't know which one) and "il est après manger" does not make sense in French from France. You will never hear "elle est après " + verb in France. However, "elle est après " + somebody exists with different meanings like "she is really (romantically) interested in" + somebody or "elle est toujours après lui" (she is always on his back) which is much less positive
    – SteffX
    Jul 19, 2018 at 16:31

2 Answers 2

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C'est plutôt qu'il ne faudrait pas employer être après pour parler de l'action en cours dans le sens d'être en train de suivi de l'infinitif ; la BDL considère cet emploi comme une impropriété, soit « une erreur de vocabulaire qui porte sur le sens du mot ». Reste que j'ai souvent entendu ce « tour » bien populaire au Québec (voire ailleurs), où le sens ne peut jamais en être que l'action est complétée depuis peu comme avec venir de faire (je ne connais pas ce sens de être après qu'évoque le style guide). Par ailleurs on pourrait l'écrire dans des dialogues, par exemple, d'où l'utilité de le (re)connaître...

Le gouvernement est en train de modifier la loi électorale. (et non : Le gouvernement est après modifier la loi électorale) (BDL, OQLF)

On mentionne aussi cet emploi au Glossaire du parler français au Canada (début 20e) : « Être après faire quelque chose = être en train de faire qqc., travailler à qqc. ». Ce glossaire réfère à l'emploi de après à chez Molière (« Je suis après à m’équiper [...] », Les Fourberies de Scapin), Bossuet et Regnard et celui de après de chez Malherbe et Chapelain ; il note que ces locutions semblent hors d'usage malgré la présence de être après à au lexique dans Ac.7 ; on le trouve dans Ac.8 et Ac.9 (avec mention très vieilli). Il réfère aussi aux dialectes d'Anjou, de Touraine et Orléanais etc. ; voir aussi au FEW (p. 179, col. gauche). Le bon usage (14e, Grevisse et Goosse, ed. Duculot, 2007) signale que selon Le Bidois le tour s'emploierait encore dans la langue familière. Le LBU14 ajoute qu'il s'emploie sans le à dans le Berry, en Franche-Comté, en région franco-provençale et en Auvergne ; dans un cas on l'a classé comme « très familier ». Historiquement, Vaugelas n'aimait pas ; Littré (fin 19e) non plus (« Quelquefois on entend dire : Il est après s'habiller. C'est une faute. Il faut : Il est après à s'habiller. »).

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  • Bizarre, le guide se trompe même du sens de la tournure interdite ! Influencé peut-être par le régionalisme maritime "I'm after eating ~ Je viens de manger" en anglais ... En tout cas, il est utile de savoir que certaines des expressions douteuses ont bien le statut qu'on leur attribue ici.
    – Luke Sawczak
    Jul 22, 2018 at 11:45
  • Pour une réponse plus complète, accepterais-tu d'ajouter une ou deux exemples où, à l'orale, l'expression ne serait pas trop gênante ?
    – Luke Sawczak
    Jul 22, 2018 at 11:50
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I have never heard it but être après + verb is documented to be a regionalism (Canada / Louisiana / Poitou-Charentes-Vendée).

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