Mon premier réflexe de locuteur natif me dit qu'on fait toujours la contraction, pour les noms propres comme pour les noms communs, sauf lorsqu'il s'agit d'une personne. Quand je vois « de Le ___ » ou « de Les ___ » s'agissant d'un nom de lieu, j'ai tendance à penser à un nom étranger (italien ou espagnol). Ceci vaut aussi bien pour la préposition « à » que pour « de ».
Le Havre → du Havre (et non de Le Havre)
Le Mans → du Mans (et non de Le Mans)
Les Aubrais → des Aubrais (et non de Les Aubrais)
Les Ulis → des Ulis (et non de Les Ulis)
lire les Misérables → lecture des Misérables (et non lecture de les Misérables)
lire le Monde → lecture du Monde (et non lecture de le Monde)
Pour chacun de ces six exemples, j'ai fait des recherches sur google.fr de "de le Havre"
et "du Havre"
, etc. Dans chaque cas, les usages de « de le » ou « de les » dans les 20 premiers résultats sont très majoritairement de deux types :
- des pages web générées automatiquement à partir d'une base de données (liste des agences immobilières de
<ville>
, fiche de lecture de <titre>
, ...) ;
- des noms composés, pour lequel la préposition qualifie plus que le nom propre qui commence par un article : « aéroport de Le Havre-Octeville », « gare de Les Aubrais-Orléans », « élargissement de Le Mans Métropole¹ ».
Dans ce dernier cas, l'usage n'est pas systématique ; je dirais que la contraction est majoritaire mais je n'ai pas du tout cherché à faire des statistiques précises.
J'en conclus que mon usage est celui d'une large majorité de locuteurs français (au moins des francophones de France, je ne sais pas si l'usage est différent dans d'autres pays francophone).
Pour un nom de personne, la contraction me choque, et une recherche Google comme précédemment montre qu'elle est ultraminoritaire.
Le Clézio → de Le Clézio (et non du Clézio)
Le Corbusier → de Le Corbusier (et non du Corbusier)
¹ Dont je trouve l'orthographe curieuse, au passage : pourquoi une majuscule² à « métropole » ?
² Oui, je sais, une capitale, si ça vous fait plaisir.