Il me semble que « chapeauter » tel que défini au TLFi ou de façon légèrement plus précise au Larousse puisse remplir le rôle d'un terme correspondant à « catch » ; le résultat de l'action de « to catch » est un emprisonnement, une mise à la merci d'un pouvoir exerçant un contrôle important sur ce qui a été « attrapé » et ce résultat est bien ce qu'exprime le verbe « chapeauter ». Je ne suis pas conscient d'une acception de ce dernier à l'effet de « amener à l'état d'être chapeauté ». Je choisis ce terme plutôt que son synonyme « coiffer » parce qu'il bénéficie d'une plus grande spécificité, c'est à dire que l'on l'identifie plus distinctement en association avec ce contexte de « tutelle ».
(TLFi) B. Au fig.
1. Fam. Couvrir ou contrôler quelqu'un ou quelque chose. Synon. coiffer. Chaque maison [de la Culture] était chapeautée par un Conseil d'administration. (GILB. 1971)
Cependant en tenant compte d'une remarque dans les commentaires, on peut préférer le verbe « coiffer », comme ce dernier est du langage courant alors que « chapeauter » est un terme considéré comme familier (je ne sais pas alors si le TLFi devrait considérer « coiffer » comme un synonyme)
A. 1. Coiffer qqn (de).
3. Au fig. Être placé à la tête d'un organisme, exercer son autorité sur, coordonner les actions
- Coiffer des services; coiffer les différentes activités. Coiffer des entreprises
- Dès 1941, la France libre avait envoyé dans l'île le capitaine Scamaroni avec mission de préparer l'action. Pendant deux ans, Scamaroni avait fait d'excellent travail, réussissant à coiffer tous les éléments de résistance, afin qu'aucun parti, aucun clan, ne pût monopoliser à son profit l'effort de tous.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 141.
Le second concept (« kill ») pourrait être très bien traduit par le verbe « étouffer »1 (TLFi).
B. P. ext. et au fig.
3. a) [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] Supprimer quelque chose, l'empêcher de se développer, de se manifester
- Étouffer un sentiment, la vérité; étouffer une conspiration, l'insurrection, la révolution.
- C'est le propre de l'éducation de développer les facultés, le propre de l'esclavage c'est de les étouffer. (LACLOS, Éduc. femmes, 1803, p. 429)
- Le despotisme étouffe la liberté de la presse (CONSTANT, Esprit conquête, 1813, p. 196)
- ... il a insulté son supérieur. Celui-ci, généreusement, a cherché à étouffer l'affaire. Il a nié ce que chacun savait, mais, comme le scandale était immense, M. Tonski a été envoyé, simple soldat, à la frontière persane. GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 99.
_ SYNT. Étouffer l'amour, une ardeur, la compassion, un désir, une émulation, une passion, une pensée, un regret, un remords, un ressentiment, la sensibilité
_ Étouffer qqc. dans l'œuf [[sens]] L'arrêter avant tout développement
Pour répondre à certaines critiques, je dois dire que je ne pense pas qu'il y ait un cas de redondance dans l'utilisation de « étouffer » après « chapeauter » ou « coiffer » ; il s'agit de deux action différentes bien que la première soit un préliminaire possible à la seconde ; dans la première il n'est question que de contrôle, c'est à dire que d'une activité qui suis son cours normalement mais selon certaines règles émises par une entité de contrôle ; dans l'action d'étouffer, même si un contrôle est utilisé abusivement, il s'agit simplement d'une suppression plus ou moins importante de l'activité normale. Donc, de plus que l'on se devrait, lorsqu'en pleine possession des sens des mots, d'identifier cette précédence naturelle des termes à laquelle il est fait allusion ci-dessus, il ne me semble pas du tout y avoir une possibilité d'effet de redondance ou d'identification douteuse.
Un terme de mon cru pour traduire « catch and kill » serait donc « chapeauter et étouffer ».
Cependant plusieurs variantes pourraient se révéler acceptables sinon préférables et même des accessoires utiles:
- coiffer et étouffer,
- chapeauter-étouffer,
- chapeautage et étouffement, chapeautage-étouffement.
Une dernière question soulevée dans un commentaire doit être abordée. Serait-il acceptable de forger le terme « coiffer-étouffer » en vue d'une utilisation en complément de nom dans des syntagmes tels qu'avec le mot « technique » (la technique du chapeauter-étouffer) ?
Je ne sais pas trop ; certains principes sont à observer, comme celui de la minimalisation de la prolifération des formes, celui du choix de la forme bénéficiant de la plus grande adaptabilité dans la syntaxe, celui de la préférence pour les formes courtes, par exemple. Veut-on faire de la forme verbale un nom (le coiffer-étouffer) ? Préfère-t-on des substantifs (le coiffage-étouffement) ?
Peut-être qu'un idéal serait, sur le modèle anglais, une forme à la fois nominale et verbale et on pourrait écrire alors des chose comme les suivantes ;
- Tout cela ne visait qu'à les coiffer-étouffer.
- La technique du coiffer-étouffer est vieille comme le monde.
- Ils coiffaient-étouffaient leurs efforts depuis longtemps, mais cela a pris fin.
1Terme déduit indépendamment de la réponse partielle de jlliagre dans les commentaires