Pourquoi la locution adverbiale/prépositive d'accord est-elle formulée avec la préposition de plutôt qu'avec la préposition en (je suis en accord est cohérent). On note que la préposition en ne peut être employé là où on a simplement l'élision obligatoire (il n'y a pas en accord du participe... est incohérent ; il n'y a pas d'accord du participe). On a pris connaissance ailleurs (1, 2) de l'idée d'unité lexicale par opposition à la simple élision ou à la contraction, voire la réduction de d'un commun accord, mais pourquoi cette « unité » se serait-elle constituée de cette manière...
Le dictionnaire TLF note deux syntagmes attestés peu après 1160, à l'époque d'un français un peu différent, mais attesté ne signifie pas commençant là. Quoiqu'il en soit on a tout d'abord d'un acort (et d'une volonté), puis d'accord, attestés tous les deux dans le Roman de Rou (Wace) et on présente la transcription de Andresen (si bien d'acort) alors que Pluquet transcrit plutôt « si bien acort ». On peut tenter de vérifier ce qui en est dans Ms. Royal 4 C XI partie 3, Fr. 375 (directement ici) ainsi que dans Fr. 718 et Duchesne 79. Bonne chance et de toutes façons ce n'est pas déterminant... L'expression elliptique d'accord (17e) provient de être en accord ou mettre/être d'accord attestés en 1538 (DHLF+TLF). On n'est pas vraiment plus avancé puisqu'on se base là encore sur d'accord, pas plus qu'on ne l'est à première vue en lisant sur l'histoire de l'élision en versification.
- Comment se fait-il que l'on ait être d'accord plutôt
que en accord avec la locution1 ; la comparaison avec
d'abord est-elle d'une quelconque utilité (voir remarque après II. : ici d'accord n'a pas la fonction d'un classificateur et la sémantique de l'accord n'est pas diminuée comme l'est celle de l'abord) ?
- Le cas échéant la préposition de est-elle néanmoins un sorte de
« cheville » et pourquoi en ne l'aurait pas été ?
- Si c'est le cas, peut-on expliquer la fonction (linguistique) autre que classificatrice de la locution et identifier l'origine de l'emploi de de comme « cheville » dans un tel contexte ?
- Le cas échéant la préposition de est-elle néanmoins un sorte de
« cheville » et pourquoi en ne l'aurait pas été ?
1 Différemment de l'anglais incidemment, in agreement (ou avec le présent de l'indicatif, I agree), et où c'est de surcroît le participe/passé qui joue le rôle de la forme elliptique du français en interjection (d'accord !): agreed!.