Au lire des réponses qui précèdent, cette expression vient tout droit de l'anglais et elle n'a rien à envier à aucune autre venant de ces régions-là sur le plan du cachet habituel que l'on peut leur reconnaître ; la proximité des sons est certes un aspect intéressant, mais on voit que l'on paie pour cette fioriture le prix de passer un peu du coq à l'âne. Je ne conçois pas l'idée de la possible glorification populaire du travailleur intellectuel comme une réalité, ni même comme souhaitable. On n'a jamais parlé de personnages comme Pythagore, Newton, Einstein et de nombreux autres en tant que héros ; leur destiné a été la gloire, mais celle des grands hommes, pas celle des héros et on n'appelle pas ces derniers de grand hommes très facilement. Je pense qu'introduire une telle expression dans le français pervertit la culture, déplace ses notions de façon fantaisiste et vaine et je la rejette en bloc : je ne pense pas que reconnaitre la volonté de se lancer dans une activité avec l'idée préconçu d'y devenir un des gourous comme louable aille dans le sens du progrès intellectuel.
Je m'en tiendrais à une expression plus sobre à tous les points de vue, même si apparemment elle ne fait pas autant impression ;
Ce livre peut amener n'importe quel élève de A à Z sans effort.
ou
Avec ce livre, n'importe quel élève peut passer sans effort de A à Z.
COMPLÉMENT (10/08/2019)
Après avoir lu et étudié la trouvaille ingénieuse de user MercrediAndThenJedi je trouve que si le mot « cime » convient très bien, le choix de « abîme » n'est pas si heureux. Il n'y a pas de problème pour justifier « cime » come le montre le TLFi ;
Au fig. 1. Le degré le plus élevé, le paroxysme, l'apogée.
Il n'en va pas de même pour « abîme » ; c'est un mot qui touche le concept plus précis recherché mais qui est quelque peu ambigu ;
B. Accept. abstr. De manière gén. dans une lang. soutenue ou légèrement teintée de philos., abîme désigne, en parlant d'un inanimé abstr., le plus haut degré concevable, l'insondable ou le mystère, à la limite l'infini ou le néant. Ce qui subsiste de la représentation de l'abîme phys. sert à traduire des idées abstr. plus ou moins suggérées par les attributs concr. (intervalle, parois abruptes, profondeur sans fond) ou une image globale de l'abîme envisagé comme contenant ou comme contenu
- Idée d'une oppos. difficile ou impossible à réduire :
Avec en outre suggestion d'une idée d'obstacle
- Idée de mystère insondable, d'inconnaissable
- Notion d'infini, parfois associée à l'idée de néant
L'inconnu de la vie psychique individuelle, orientée vers un ailleurs, ou telle que le révèlent le rêve ou l'inconscient que cherche à percer la psychanalyse
Un sentiment de vide, de néant intérieur (cf. sup. B 3)
- P. ext. et transpos. de plan
a) Idée de danger grave, de grande peur
Tous les contextes identifiés ci-dessus correspondent mal au contexte du manque total de connaissances. Le remplacement de « abîme » par nullissime » rend les choses plus claires il me semble ;
- Avec ce livre, n'importe quel étudiant peut passer de nullissime à la cime.
Peut être mieux encore, dans le sens de conserver le parallélisme syntaxique, serait la possibilité suivante ;
- Avec ce livre, n'importe quel étudiant peut passer de nullissime à sublime/éminentissime.
(TLFi II B) [À propos d'une chose] Ce qu'il y a de plus élevé dans l'ordre moral, esthétique, intellectuel.