Goûter suivi d'une locution adverbiale ce n'est pas toujours un pléonasme car cette dernière permet de préciser la quantité que l'on souhaite prélever :
Goûter un peu
c'est goûter suffisamment mais sans excès, alors que :
goûter un tout petit peu
indique que le prélèvement sera très réduit, au risque de ne pas pleinement percevoir la saveur du produit, au contraire de :
goûter un gros morceau de...
où le prélèvement pourra être exagéré.
Si je dis à ma fille :
Je peux goûter ta glace ?
elle me répondra peut-être
Oui, mais juste un peu !
Goûter beaucoup, c'est aussi goûter plusieurs produits distincts :
Pour connaître globalement les particularités d’un millésime, c’est toujours pareil, il faut goûter beaucoup et observer les similitudes.
D'ailleurs, beaucoup de pléonasmes ont un rôle utile dans le discours. Celui de renforcer un message est bien connu. La redondance peut aussi clarifier ce qui est dit et donc faciliter la compréhension. Certaines expressions que l'on retrouve toujours quand on aborde le sujet des pléonasmes mériteraient un effort de réhabilitation. On ne monte pas toujours en haut et on ne descend pas toujours en bas.
Monter vers le haut est un pléonasme mais monter en haut indique une destination (plus ou moins précise suivant le contexte), ce que monter tout seul ne fait pas, p. ex. :
Tu comptes monter en haut ?
Non, je m'arrête au camp de base.
La fréquence de monter en haut et descendre en bas dans le français parlé montre que la locution a un rôle.
Même le doublement pléonastique au jour d'aujourd'hui insiste sur le fait qu'on parle bien de l'aujourd'hui d'aujourd'hui, et pas d'un aujourd'hui plus large, plus flou où aujourd'hui signifie simplement de nos jours.