Un complément pour présenter deux autres sources... D'abord la BDL qui approuve sans réserve le mot pour la « faculté de discerner l'intérêt, la portée d'une découverte inattendue lors d'une recherche » :
Le terme sérendipité, calque morphologique de l'anglais serendipity,
dérive du nom propre Serendip (ancien nom du Sri Lanka) et du conte
qui y est associé, duquel sont inspirés les fondements mêmes de la
sérendipité, et du suffixe -ité. Il s'intègre parfaitement au
système du français.
[ Grand dictionnaire terminologique (GDT/OQLF), sérendipité ]
Puis le DHLF qui, après avoir retracé sa diffusion (2008) et son origine (en anglais chez Walpole en 1774 dans le conte ; puis Merton dans les années 1960 en sociologie des sciences ; et l'application des développements de la théorie de l'indexation en scientométrie (Smith, 1964) aux moteurs de recherche sur Internet qui propulse le terme dans l'usage et qui fait qu'on le retrouve dans plusieurs langues etc.), en traite en ces mots :
Si la notion est importante en épistémologie, en théorie cognitive
comme dans les technologies de l'information et de la documentation,
le mot en cinq syllabes, longueur inaccoutumée pour un emprunt, et qui
correspond exactement à « découverte (ou trouvaille) aléatoire », n'est
pas heureux en français et ne fait que témoigner d'une paresse
langagière et conceptuelle, alors que son emploi en anglo-américain
est l'exploitation technique et commerciale d'une notion poétique et
intellectuelle de l'époque des Lumières.
[ Dictionnaire historique de la langue française (dir. A. Rey,
Robert, 2011), sérendipité ]
Ouch, alors que pour l'Académie comme on l'a évoqué ailleurs, « depuis une dizaine d’années, le nom sérendipité est entré dans l’usage en français » et l'on ne fait que rappeler comme à la BDL que l'on peut aussi employer fortuité. Personnellement je trouve que des mots comme opportunisme (malgré sa connotation parfois péjorative) ou la propension à peuvent aussi être parfois utiles pour expliquer ce dont il est question.
Le mot est récemment entré dans l'usage et s'emploie couramment dans le monde scientifique (Ac.). Si on veut s'assurer d'être compris par des non initiés on l'accompagnera d'une définition ou on choisira un terme plus usuel, comme découverte, qu'on qualifiera (aléatoire) ou qu'on intégrera à d'autres substantifs (fait de, propension à, art de etc.) selon la nuance de l'emploi...