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Dans un article sur les gentilés de Suisse, on explique pourquoi on aurait Suissesse pour le féminin du gentilé et ce, de manière différente de l'adjectif :

L’explication est que -esse est un suffixe destiné aux substantifs : poétesse. L'ensemble des formes graphiques est donc :

Suisse, Suisses, Suissesse, Suissesses pour le substantif (gentilé),
suisse, suisses, suisse, suisses pour l'adjectif correspondant, et
Suisse, Suisses, Suisse, Suisses pour l'adjectif en tête de phrase ou de titre.
[...]
[ Wikipédia, « gentilés de Suisse » ]

Ailleurs on se demande si ce cas est unique. Qu'aurait donc d'unique la racine de Suisse ou la morphologie de ce gentilé (ou cette explication) qui fait qu'on aurait ce résultat alors que non avec Russe... Besse ou... Odryse etc. ; en fait je ne comprends pas l'explication : peut-on mieux expliquer ?

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L'explication de Wikipédia se base sur le fait que seuls les noms peuvent prendre un féminin en "esse". Cependant, le Wiktionnaire recense deux cas d'utilisation de "suissesse" comme un adjectif :

Quasiment tous les articles mentionnant cette particularité indiquent son caractère non-certain (notamment l'article de Wikipédia qui dit que c'est un "cas sans doute unique en français"), ce qui invite à penser que cette morphologie n'a pas d'explication solide. Je me permets cependant d’émettre 2 hypothèses à prendre avec des pincettes :

  • Les deux exemples cités plus hauts seraient à l'origine des erreurs de mots qui seraient restées dans l'usage.
  • Le féminin originel de l'adjectif aurait été "suissesse", mais son suffixe très atypique dans la langue française aurait fini par disparaître.
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L'article « -esse » du CNRTL (dans son second onglet, qu'on peut facilement rater) indique en fait que la terminaison « -esse » et le mot « suissesse » peuvent aussi être utilisés comme adjectifs, notamment pour différencier un terme féminin d'un terme masculin se terminant par « -e » :

Suff. marquant le féminin.

A.− [-esse s'ajoute à un subst. ou un adj.]

(...)

  1. Le dér. en -esse s'oppose à un terme qui est à la fois adj. et subst. et qui a donc les deux genres (un/une sauvage). Le suff. -esse marque la catégorie du subst. et le genre fém. : borgnesse, drôlesse, ivrognesse, mulâtresse, négresse, pauvresse, sauvagesse, suissesse, traîtresse.

À cela on pourrait opposer qu'il y a de nombreux cas de nationalités qui prennent la même forme au masculin et au féminin, sans pour autant qu'on soit tenté de rajouter la terminaison « -esse » : Belge, Britannique, Bulgares, Chypriote, Croate, Kazakh, Malawite, Malgache, Maure, Moldave, Ouzbèque, (Biélo-)Russes, Serbe, Slovaque, Slovène, Tchèque, Tchécoslovaque, Turkmène, Soviétique, Yougoslave...

La Suisse se distingue toutefois de la totalité de ces cas sur un point important : c'est le seul pays de cette liste dont le nom est identique au nom de ses ressortissants. Il y a donc une ambiguïté dans l'expression « la Suisse », qui peut désigner soit le pays, soit une de ses citoyennes. Cela pourrait expliquer pourquoi on tend à rajouter la terminaison « -esse », et pourquoi on ne la rajoute généralement pas à l'adjectif qui ne présente pas le même risque d’ambigüité. Ceci est une observation personnelle, il resterait à l'étayer sur une source externe.

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