Il est nécessaire de considérer ce qui précède, c'est la clé à la compréhension.
C'est comme une gaieté
Comme un sourire
Quelque chose dans la voix
[…]
Elle a ce tout petit supplément d'âme
Cet indéfinissable charme
Cette petite flamme
Tape sur des tonneaux
Sur des pianos
Sur tout ce que dieu peut te mettre entre les mains
Montre ton rire ou ton chagrin
Mais que tu n'aies rien, que tu sois roi
Que tu cherches encore les pouvoirs qui dorment en toi
Tu vois ça ne s'achète pas
Cette occurrence de « mais » se comprends selon la définition suivante de l'usage de ce mot dans le TLFi.
II. − [Mais s'emploie en tête d'un énoncé en réaction à une situation dont le locuteur refuse telle ou telle conséquence ou telle ou telle conclusion qu'on pourrait en tirer]
A. − [Coordonnant des énoncés]
1. [Sert à contester le contenu de ce qui est dit]
a) [La contestation porte sur la conclusion elle-même]
α) [L'énoncé du locuteur se présente comme appuyant une conclusion opposée à celle qu'on peut tirer de l'énoncé de l'interlocuteur (réel ou fictif)]
[ Il [(user LPH) le locuteur] récuse une présupposition contenue dans l'énoncé de l'interlocuteur [(user LPH) encore le locuteur] ]
0/ L'antécédent de « ça » est assemblé à partir de termes explicites dans « C'est comme une gaité … petite flamme » (i) (antécédent : gaité, sourire, voix, quelque chose qui danse, qui met dans un drôle d'état, etc.)
1/ (II) « Mais » est en tête de l'énoncé « que tu n'aies rien, … achètes pas » c'est en réaction à une situation dont le locuteur refuse une conclusion qu'on peut en tirer.
2/ (A) Les énoncés coordonnés sont « Tape sur des … ton chagrin » (ii) et « que tu n'aies rien, … ça ne s'achète pas » (iii).
3/ (1.) « Mais » sert à contester le contenu de ce qui est dit dans « ii ».
4/ (a)) La contestation porte sur la conclusion de ce qui est dit dans « ii ».
5/ (α)) L'énoncé du locuteur se présente comme appuyant une conclusion opposée à celle qu'on peut tirer de l'énoncé de l'interlocuteur [(user LPH) lequel interlocuteur est fictif, puisque c'est le locuteur elle-même qui énonce « ii » ]
6/ ([ ]) Il [(user LPH) le locuteur] récuse une présupposition contenue dans l'énoncé de l'interlocuteur [(user LPH) encore le locuteur], lequel affirme « ii », c'est à dire « tu peux faire tout ce que tu veux (« taper sur des tonneaux, etc. », ce qui veut dire faire « comme » (ils battent des tambours) les personnes en question qui ont « ça » (dans « iii », (« ça ne s'achète pas »), ce pronom ayant pour antécédent un assemblage de termes explicites trouvés dans « i » (rappel)), et (supposition de l'interlocuteur fictif, en l'occurrence, le locuteur) tu peux faire cela dans le but et/ou l'espoir que « ça » se dévoile en toi, c'est à dire dans le but de faire apparaitre les qualités correspondantes (à « ça »), alors, qui que tu sois, tu n'auras pas ces dons parce qu'on ne les acquiert pas par du travail, de l'exercice ou de l'argent, on ne les achète pas.
Note 1 « tu vois » ne sert qu'à souligner l'évidence de ce qui suit. (TLFi : 1. [Pour souligner une évidence])
Note 2 Il n'y a pas de logique parfaite dans la récusation puisque d'une supposition que les qualités peuvent être acquise par l'exercice la chanson passe à une réfutation par l'affirmation qu'il n'y a pas « d'achat possible », alors que l'on est en droit de s'attendre à « il n'y a pas de procédé évolutif qui puisse permettre de les acquérir » (pour généraliser en termes plutôt techniques un équivalent en terms plus littéraires qui aurait pu être utilisé plus justement à la place de « ça ne s'achète pas »).