J'ai trouvé la terminologie « proposition subordonnée interrogative partielle » appliquée à des phrases du type montré ci-dessous. (Grammaire du Français • Terminologie grammaticale, p. 63
- Je demande à qui ce livre appartient. {phrase appelée « phrase initiale » par la suite}
(p. 63) l’interrogation porte sur le COI de « appartenir ». Le verbe appartenir se construit avec un COI (X appartient à Y) et l’interrogation porte bien sur la personne (Y) à laquelle appartient le livre (X).
Je ne suis pas du tout d'accord avec cette analyse et donc pas d'accord avec cette terminologie. Ma question porte sur mon analyse de la phrase, qui mène à ce désaccord ; suivent maintenant cette analyse et la question.
Imbriquons cette phrase dans une structure plus complexe.
- Lorsque dans la classe je vois un livre qui traine je demande [à qui ce livre appartient].
Dans cette phrase est-ce qu'une interrogation quelconque a été formulée ? Non, c'est une assertion de ce qui est fait dans certaines circonstances, régulièrement, et certainement pas dans un cas particulier. Cette action répétée est une demande. De quelle demande s'agit-il ? C'est une demande de fourniture d'information, cette information étant le nom du propriétaire d'un livre. On a donc la reformulation suivante.
- Lorsque dans la classe je vois un livre qui traine je demande [le nom du propriétaire de ce livre].
On voit selon ce contexte que « [à qui ce livre appartient] » est une proposition relative substantive ; il n'existe pas d'unité grammaticale autre qu'un groupe nominal pour la remplacer tout en conservant le sens qu'elle donne à la phrase. On peut réutiliser cette proposition dans des contextes où un verbe qui exprime l'action d'une requête ne se trouve pas, et il est encore plus évident qu'il ne sagit pas d'une question.
[À qui ce livre appartient] n'est pas mon affaire et l'élève qui le possède sera puni pour l'avoir abandonné dans la classe.
[Le nom du propriétaire de ce livre] n'est pas mon affaire et l'élève qui le possède sera puni pour l'avoir abandonné dans la classe.
En vertu de quoi donnerait-on le sens de question à cette portion de phrase quand elle se trouve dans la phrase initiale et un autre sens quand elle se trouve dans la phrase qui précède ? Rien ne permet ce changement, dans les deux cas la signification est la même, celle d'un nom, le même nom (ou groupe nominal pour être précis).
En aucun cas la phrase initiale ne sera utilisée pour une interrogation ; on dit au plus « Je voudrais savoir [à qui ce livre appartient]. », mais cela ne dit pas dans l'absolu qu'on a demandé à qui que ce soit quoi que ce soit ; cette construction est donc divertie du sens fondamental quelle a, et cela, on le sait, par souci de politesse, mais rien de plus ; ce n'est pas une structure interrogative.
Il s'ensuit que la phrase initiale a bien la formulation suivante, puisque son imbrication ne change rien.
- Je demande [le nom du propriétaire de ce livre].
Il n'y a pas la moindre formulation d'une question dans cette phrase, et donc il n'y en pas non plus dans la phrase initiale.
La question est celle-ci ; à quel point dans l'analyse qui précède existe-t-il une divergence, un manque de bon sens, qui rendrait le raisonnement faux ? Quelle est, précisémment, la correction à apporter pour déduire sans aucun doute qu'il s'agit d'interrogation comme il est prétendu dans la source citée ?