Bonjour,
Dans une lettre à Lucien Combelle (29 mars 1942), Céline écrit :
Voyons-nous, en ce moment même, si délicat, Sûreté générale, Beaux-arts, si prompts à mes trousses, la Guerre, l'Intérieur, si facilement révoltés, Mgr Gerlier, la Légion, la Présidence, le moindrement s'émouvoir ?
Cette bonne blague ! Au vrai patriote cependant, comme cette attitude est suspecte ! Que l'on me pardonne. Complices ? Peut-être... Réfléchissez... Pourquoi vient-on m'inquiéter ? Moi, chétif, infime ? Pour quelques bouffons propos ? Sabrer mes malheureux livres ? "Injures à l'armée" ? Lorsque vingt généraux superbes s'avancent à la barre du monde pour en clamer cent fois autant ? On me brûle trois mille exemplaires ? Sophie ! À grands déplacements de gendarmes ! Saisies, grondement de commissaires ! Salades ! Vous n'y êtes pas du tout ! On ne me reproche rien au fond que d'exister. Alibis, tout ce tremblement ! L'armée ? Et comment que l'on s'en fout ! Et de son honneur ! Et de son moral ! Pourris prétextes ! Vous allez voir un petit peu, pendant les six mois à venir, ce qu'on va faire déguster à l'armée jolie ! Ce qu'il en restera aux prunes ! Et la doulce France donc avec ! Vous m'en direz de nouvelles ! Auscultez pour les astres !
Savez-vous ce que signifie Sophie ici ?
Edit 11/12/21 : En corroborant la réponse de @jlliagre, le mystère de Sophie est dévoilé aussi dans une note de cette lettre dans l'Année Céline 1995, p. 121, note 9.