Il n'existe pas en français de préfixe ou suffixe dédié à l'indication d'une filiation pour un patronyme.
Le préfixe de est à peu près toujours associé à un lieu (Dubois, Delamare, Dubosc, Dupré), éventuellement lié à une possession nobiliaire (de Musset, de La Fontaine, de Sévigné, de La Fayette), beaucoup plus rarement à un prénom (Dejean ou Depaul).
On soupçonne en revanche que beaucoup des diminutifs de prénoms pourraient indiquer cette origine :
En fait, le français utilise surtout une infinité de suffixes diminutifs, variables selon les régions, mais rien ne nous permet d'affirmer qu'ils marquent chaque fois la filiation. Voici quelques exemples, à partir du nom Pierre. J'indique pour chaque suffixe le département où il semble être le plus répandu : - ain : Perrain (17) - ard : Pierrard (08), Perrard (88), Perreard (74) - aud : Perraud (44) - auld : Perrauld (85) - ault : Perrault (49) - aut : Pierraut (57) - aux : Perraux (35) - eau : Perreau (58) - eaud : Perreaud (69) - eault : Perreault (71) - eaux : Perreaux (21) - el : Perrel (43) - et : Perret (01) - ic : Perric, Peric (56) - in : Perrin (88) - od : Perrod (39) - on : Perron (56), Pierron (88) - ot : Perrot (29), Pierrot (88) - oud : Perroud (38)
À cette liste non exhaustive, il faut ajouter les doubles diminutifs, tels que Perrineau, Perrinet, Perronnet, Perronneau, Perrenot (Pernot), Perrenaud, Perrenoud, Perrichon, Perrichet, Pierrinat, Pierrotet etc...
Ajoutons également les noms formés par aphérèse (suppression du début du mot) et viennent s'ajouter d'innombrables possibilités. Par exemple, avec Nicolas : Colas, Collas, Colet, Collet, Colin, Collin, Collard, Collardot, Collaud, Collaudin etc...
Jean Tosti, Généawiki
Si on inclut les patronymes originaires de régions aujourd'hui françaises mais non françaises/francophones au moment de la création des patronymes, on peut trouver des préfixes ou des suffixes marquant la filiation:
Diminutifs bretons, marques de filiation
Pour marquer la filiation ou donner au nom une valeur affective, la Bretagne dispose de nombreux suffixes qui lui sont propres. C’est le cas en particulier de -ec et surtout -ic, à l’origine de tant de patronymes : Robic (diminutif de Robert), Péric, Perrec, Alanic, Jouanic. Très répandu également, le suffixe -ou, que l’on trouve dans Daniélou, Jannou, Evenou. Dans la région de Vannes, ce suffixe devient -o et donne des noms comme Oliviero, Oliero, Paulo, Pédrono, Perrodo. Egalement très bretons sont les suffixes -an et -en , moins spécifiquement breton mais fort répandu aussi le suffixe -in. Notons enfin des doubles diminutifs en -egan, -eguen. [...]
Mais la Bretagne possède, et c’est peut-être sa principale originalité, un préfixe de filiation d’origine celtique. Ecrit au départ mab-, il est en effet l’équivalent de l’irlandais et écossais mac-, et est devenu par la suite ab-. C’est ainsi qu’Aballain signifie le fils d’Alain et Abhervé le fils d’Hervé. Parmi les autres noms commençant par ab-, on notera en particulier Abgrall, Abguéguen, Abhamon, Abjean (également Mabjean), Appriou (formé sur Riou). Cette liste montre que la préfixation en ab-, surtout pratiquée en Léon, s’est appliquée à des noms d’origines diverses, et pas seulement à des noms celtiques.
Source: Les noms de famille bretons, Généanet.
En Corse, la formation des noms est identique à ce qu'on rencontre en Italie, donc les enfants de Pierre (Pietro) se sont appelés Pietri (Les Pierre), de Lucien (Luciano), Luciani (Les Lucien), de Paul (Paolo), Paoli, Toussaint (Santo), Santoni, Matthieu (Matteo), Mattei, Albert (Alberto), Albertini, etc.