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J'ai le français comme langue première, et j'essaie de trouver si une impression que j'ai à propos de la langue est un phénomène réel. Les mots comme ceux indiqués dans le titre, et ceux comme "plomberie", "rapinerie", "tromperie", "galanterie", "faquinerie", etc., sont, premièrement, qu'un sous-ensemble de la totalité des mots qui finissent par "erie", mais deuxièmement semblent avoir en commun le caractère d'être:

  • Premièrement, des mots secondaires qui se fondent sur un substantif, verbe ou adjectif antérieur (coquet, pot, agacer, boire, niaiser, plomb, rapine, tromper, galant, faquin, etc.)
  • Deuxièmement, à partir du mot primaire, ils y ajoutent le sens de "être du genre de", ou "être des exemples de". Par example, de la coquetterie, c'est de faire des choses coquettes; de la poterie, des choses comme des pots; une agacerie, c'est un exemple de ce qu'on fait quand on agace quelqu'un; une galanterie, c'est ce que fait un galant; de même pour faquinerie et faquin, etc. etc.

Je me demandais, par hasard, si ce genre de mot est une exemplification d'un concept en grammaire, ou en morphologie linguistique; il me semble qu'on peut trouver plusieurs mots secondaires de ce genre, qui sont une sorte de procédé appliqué à un mot primaire, pour le faire finir en "erie" et lui donner le sens souligné dans le deuxième point.

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D'abord ce processus est morphologique, c'est la nominalisation. La catégorie grammaticale est changée par l'affixe, dans ce cas le suffixe -erie.

La nominalisation est le fait de former un nom à partir d'un verbe ou d'un adjectif. Elle n'a pas de règle spécifique.

Il y a plusieurs suffixes qui arrivent à changer un verbe ou un adjectif en substantif, comme -tion, -ure, -tude, ou -erie.

Pour le suffixe -erie en particulier, le TLFi donne les dérivations suivants et les significations de valeur qu'ils ont en commun ; je souligne quelques exemples que tu as déjà trouvés :

ERIE, suff. [Suff. formateur de subst. féminins.] I. Le dér. a une valeur dépréciative, affective ou fréquentative. A. [La base est un subst. désignant une pers., ou un adj. substantivable s'appliquant à une pers. (parfois aussi un adj. non substantivable).]

  1. Le dér. exprime un trait de caractère ou un comportement : ânerie, avocasserie, badauderie, bégueulerie, bigoterie, bouffonnerie, bougrerie, braverie, cagoterie, canaillerie, charlatanerie, charognerie, connerie, coquetterie, coquinerie, courtisanerie, crapulerie, cuistrerie, dégueulasserie, diablerie, douilletterie, drôlerie, effronterie, espièglerie, étourderie, filouterie, fourberie, friponnerie, fripouillerie, fumisterie, galanterie, gaminerie, gauloiserie, gloutonnerie, goinfrerie, goujaterie, gredinerie, gueuserie, ivrognerie, jobarderie, ladrerie, loufoquerie, maniaquerie, mesquinerie, momerie, muflerie, niaiserie, nigauderie, ourserie, pédanterie, pingrerie, pitrerie, pleutrerie, polissonnerie, poltronnerie, pruderie, rosserie, rouerie, saloperie, sauvagerie, sensiblerie, sournoiserie, tartufferie, truanderie, vacherie. Spéc. Le dér. désigne des relations familières : camaraderie, copinerie.

B. [La base est un verbe.]

  1. Le dér. a une valeur dépréc. et exprime notamment : la tromperie et la vantardise : cachotterie, duperie, flagornerie, flatterie, hâblerie, menterie (vieilli), piperie (vieilli), tricherie, tromperie, vanterie (vieilli)
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    Merci beaucoup pour la réponse!
    – shintuku
    Mar 2 at 0:49
  • Bon et bien bienvenue sur French Language SE. Attendons un peu comme d'autres réponses sont possibles. Sinon j'espère que tu continues à poser des questions.
    – livresque
    Mar 3 at 5:26

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