Dans le texte suivant, la possibilité de faire deux liaisons consécutives (caractères gras ajoutés) me pose un problème.
Il n’était pas possible que dans ces yeux durs et plats une douceur s’installât soudain. Mais ils étaient devenus plus brumeux, ils avaient perdu leur pureté de métal. (Extrait de La Peste d'Albert Camus)
La liaison est nécessaire entre « ils » et « étaient » ;
liaisons obligatoires
en /z/ et /n/ avec les formes faibles des pronoms personnels sujet
nous, vous, ils, elles, on
nous‿y penserons, elles‿écoutent, on‿y va,
Entre « mais » et « ils (il, elle,…) » il faudrait une liaison dans la langue soignée.
- Mais il arrive que… - Mais elle n'était pas… - Mais ils ne pouvaient…
liaison après mais
La liaison (en /z/) après mais est relativement fréquente dans la prononciation soignée, mais elle est plutôt aléatoire. Dans la langue parlée courante, on ne la fait pas (sauf dans le groupe figé mais encore) :
- Mais‿il est impossible de prédire quand on fait la liaison après mais.
- On est // allés faire du shopping, mais // on a rien // acheté. (prononciation courante).
Lorsque les deux liaisons sont combinées elles semblent être en trop, et donne une impression de zézaiement, tout au moins en ce qui me concerne ; donc, selon le principe général qui veut que la liaison avec « mais » soit aléatoire, je pense qu'il est du moins plus « clair » de ne pas faire cette liaison dans une prononciation soignée. Seulement, ce n'est que mon impression, et des certitudes concernant cette question seraient préférables.
Existe-t-il un principe concernant les liaisons consécutives ?
Dans le cas relevé dans le texte de Camus ci-dessus, doit-on considérer comme correct de faire les deux liaisons, de ne faire que la liaison obligatoire, ou les deux ?