9

Y a-t-il une bonne référence avec les conseils pour l'utilisation des pronoms personnels dans un rapport (par exemple rapport de projet ou dissertation) ? Le français n'est pas ma langue maternelle.

Une recherche avec Google trouve beaucoup de conseils anecdotiques [1], [2], [3], [4], qui parfois se contredisent. Un ancien prof m'avait donné une règle simple : éviter le je. Mais ce n'est pas si simple que ça !

Il est clairement mieux d'éviter je dans les cas où ça nuit à l'objectivité, par exemple

Je pense que la mauvaise qualité des pièces est la raison…

Il vaut mieux dire

La mauvaise qualité des pièces est la raison…

De manière générale, utiliser nous à la place de je n'est pas une solution, surtout quand il n'y a qu'un seul auteur.

Nous présentons les éléments…

Cela semble incohérent. Par contre, le pronom nous semble acceptable dans un cas comme

Nous pouvons voir à la figure 1 que…

car le nous est le lecteur et l'auteur ensemble. Mais le pronom on est souvent utilisé de la même façon, mais est-ce acceptable ?

On peut voir à la figure 1 que…

Il est possible d'éviter tout pronom ainsi

La figure 1 illustre…

Est-ce que le pronom je peut tout de même être utilisé dans certains cas où c'est l'auteur qui a fait quelque chose dans le contexte du projet? C'est un fait, par exemple

Après la première itération du projet, j'ai effectué des tests.

Il est possible de changer cet exemple à une forme passive (le sujet est ambigu) pour éviter le je, mais est-ce mieux ?

Après la première itération du projet, des tests ont été effectués.

1
  • Il est malheureusement vrai que certains indécis, le cul entre deux chaises, finissent leur rapport à je nous. Aug 6, 2015 at 11:38

2 Answers 2

4

J'ai enfin trouvé une référence qui a de bonnes explications. C'est le Guide de rédaction du rapport de fin d'études : conseils de rédaction de l'École de technologie supérieure. À la section 1.8 sur les pronoms, on trouve :

Pronoms à éviter

De façon générale, dans un rapport technique, il faut éviter l’emploi du « je », du « tu », trop personnels, voire prétentieux, et qui livrent des traits d’affectivité non pertinents pour le style technique.

Même le « nous » dit « de modestie » ne peut être utilisé que pour représenter un groupe de personnes, une équipe de travail et non un seul et unique rédacteur. À moins de vouloir insister, par exemple, très spécifiquement, sur le choix des auteurs du rapport, le « nous » est à bannir dans un rapport technique. De plus, les références à ces différents pronoms comme dans « notre étude », « votre compréhension du sujet vous sera ainsi facilitée » sont à proscrire.

Le « vous », qui interpelle le lecteur du rapport, ne peut être employé, car il livre une intention didactique visant à enseigner ou à instruire de la véracité d’un propos. Par ailleurs, le « il » et le « ils » ne peuvent servir que de rappels d’un nom au pluriel, non à parler de personnes.

Il ne semble rester que le « on », pronom indéfini par excellence, paraît-il… Lorsque ce pronom renvoie à plusieurs personnes, un « nous », il est alors d’usage familier et est à éviter dans le style technique. Le seul moment où le pronom « on » est de bon usage est lorsqu’il rappelle une situation générale ou des personnes sans les identifier. La phrase suivante le prouve : « On a observé de multiples tornades dans le ciel californien ».

Pronoms à considérer

La forme impersonnelle en « il » comme dans « Il faudra respecter les normes environnementales. » et la phrase nominale « Les normes environnementales devront être respectées. » résolvent bien des problèmes de rédaction. Plus encore, ces genres de phrases gardent l’attention du lecteur sur l’objet d’étude du rapport et non sur les rédacteurs ou les destinataires éventuels.

Pour s’en convaincre, il suffit de comparer ces six phrases où la dernière version correspond entièrement au style technique ou scientifique.

  • Je crois que la position idéale pour le réservoir se situe à l’arrière du marqueur.

  • Nous croyons que la position idéale pour le réservoir se situe à l’arrière du marqueur.

  • Vous comprendrez que la position idéale pour le réservoir se situe à l’arrière du marqueur.

  • On peut constater que la position idéale pour le réservoir se situe à l’arrière du marqueur.

  • Il est facile de constater que la position idéale pour le réservoir se situe à l’arrière du marqueur.

  • La position idéale pour le réservoir se situe à l’arrière du marqueur.

4

Le style dépend beaucoup du domaine, mais dans beaucoup de cas, on conseille d'éviter au maximum les pronoms personnels. C'est presque toujours possible, même si ça force parfois à faire quelques pirouettes.

Dans le cas où un pronom ne peut pas être évité, on passe mieux que nous et je est plutôt mal vu. J'écrirais donc

La figure 1 illustre…

et

Après la première itération du projet, des tests ont été effectués.

par contre, même s'il n'y a qu'un seul auteur, on peut très bien écrire au pluriel quand on utilise on et nous.

Cela étant, il n'y a rien de catastrophique dans tes autres propositions et tu peux très bien choisir d'utiliser des pronoms, voire de décrire à la première personne ce que tu as fait.

0

Your Answer

By clicking “Post Your Answer”, you agree to our terms of service and acknowledge that you have read and understand our privacy policy and code of conduct.

Not the answer you're looking for? Browse other questions tagged or ask your own question.