Il y a peu de différences régionales en ce qui a trait aux contextes où l'on vouvoie (« personnes qu’on rencontre pour la première fois, ses supérieurs hiérarchiques, les personnes plus âgées que soi. Dans certains cas, une personne peut tutoyer, tandis que son interlocuteur emploie le vous », BDL) et ceux où l'on tutoie (« les adolescents et les jeunes adultes se tutoient spontanément, tout comme généralement les membres d’une même famille. Le tutoiement spontané est aussi d’usage dans des milieux de travail, des clubs, des associations », BDL).
Cependant, le tutoiement spontané à la première rencontre est plus fréquent au Québec et c'est vraiment ça la différence à mon avis :
Dans certaines aires francophones, au Québec notamment, dire tu dès la
première rencontre est beaucoup plus fréquent que dans d’autres, où le
tutoiement spontané peut être ressenti comme une familiarité déplacée.
Il faut être sensible à cet état de fait. (Banque de dépannage linguistique, « Vouvoiement et tutoiement »)
Quant à l'anecdotique, la conscience de ce qui précède explique peut-être qu'une médecin d'origine française m'ait tutoyé (comme patient). C'est peut-être que quand je vouvoie des gens, il arrive parfois que je dise tu quand j'explique une chose (« ...c'est comme si tu avais une douleur dans le dos etc. », alors que dans le reste du discours je les vouvoie.). J'aime aussi beaucoup le vouvoiement avec le prénom en contexte formel pour ajouter une petite touche de collégialité (mais le prénom doit être rapidement suivi du verbe à la deuxième personne du pluriel) : « Suzanne, voulez-vous un café ? ».