Passons sur le fait que l'hymne européen n'a en fait ni titre ni paroles, stricto sensu, en raison du multi-linguisme ; mais il faut bien pouvoir le désigner autrement que par une périphrase.
Traditionnellement, on dit en français "l'Hymne à la Joie".
1- En fait, c'est une ode (poème chanté) et non un hymne (chant à la gloire d'un dieu à l'origine, puis d'une nation). Admettons que ce soit un hymne à la gloire de l'Europe.
2- Bien plus important : Schiller a conçu initialement son poème comme ode à la liberté (Freiheit en allemand).
C'est évident d'après les paroles, qui n'ont aucun rapport avec la joie (Freude en allemand). Mais parfaitement cohérentes avec l'idée des bienfaits qu'apporte la liberté à toute l'humanité - la joie n'en a guère besoin : pourquoi louer la joie ?.
La substitution des deux mots est très facile en allemand (même longueur, même accentuation, sonorités voisines, et les deux premières lettres sont identiques). Elle permettait de passer astucieusement d'un chant proprement révolutionnaire, dont l'esprit est transcrit dans la musique de Beethoven, à une élégie assez banale.
Ne devrait-on donc pas traduire en français par "Ode à la liberté" ?