Si ma mémoire est bonne (je n'ai pas sous la main mes volumes de référence et suis sur un ordinateur dont je n'ai pas l'habitude: le clavier à lui seul me cause problème), les digraphe ph et th ont été utilisés en Latin pour représenter ce qui était en Grec ancien des consonnes aspirées. La prononciation moderne est reprise du Latin (qui l'a peut-être emprunté à certains dialectes grecs de l'époque).
En ce qui concerne la réforme de l'orthographe, alors là, je ne vois pas où est la question à laquelle qui que ce soit est sensé pouvoir répondre. Je vais quand même m'avancer à noter que tout système écrit, une fois stabilisé, est fatalement sujet à une très forte tension en faveur du status quo, tension particulièrement forte dans une culture comme la française où l'orthographe est pratiquement fétichisée: je me souviens avoir lu une analyse où on notait que la réforme de l'orthographe est opposée le plus violemment par ceux qui peuvent déjà se servir de leurs connaissances durement acquises (bien que sans réelle valeur, d'une certaine manière, car l'orthographe n'est vraiment dans cette analyse qu'une barrière entre la langue et ses usagers, dixit l'italien et l'espagnol, comme tu le notes) pour gagner une forme d'ascendant sur ceux à qui l'orthographe cause problème.