La liste de Mazet laisse très à désirer.
- Obéir est un cas étrange, car le sujet du verbe au passif est un objet indirect du verbe actif.
- Redouté par est une construction parfaitement valide, de étant une formule plus recherchée.
- Suivi de n'est pas la formule passive normale pour le sens de base de suivre. Elle s'emploie quand le verbe a le sens de "avoir lieu juste après". Dans le sens normal, "avancer à la suite de, traquer", par est la seule formulation possible.
Craindre est le seul verbe de la liste où de demeure la construction la plus commune de l'agent au passif.
Grevisse (Le Bon Usage, 14e ed., §319) classe les constructions avec de en trois catégories:
- Quand on indique un résultat, avec une formulation se rapprochant d'un adjectif suivie d'un complément adjectival: La place était ornée de drapeau/recouverte de débris/encombrée de stalles. On dira au contraire La places fut recouverte par l'eau lors de l'inondation, car il s'agit d'une "action".
- Les verbes au figuré, qui présentent alors un double usage plus marqué sémantiquement, comme suivre mentionné plus tôt.
- Les verbes exprimant un sentiment: aimer, admirer, craindre.
De nombreux verbes des catégories 2 et 3 semblent de nos jours admettre par à des degrés divers dans la langue usuelle. C'est surtout notable avec des verbes comme accabler où la distinction sémantique est moins marquée: on dira indifféremment accablé par les soucis et accablé de soucis (mais l'inverse n'est pas vrai: accablé de chaleur ne se dit pas). Dans le cas de craindre, son usage au passif appartenant à un niveau de langue plus recherché influence probablement la domination de de (même si on rencontre par).
Signalons encore le cas de connaître, qui entre dans la première catégorie, mais particulier car la préposition est très fréquemment omise lorsque l'agent est un pronom:
La situation est connue du gouvernement.
La situation nous est connue. (par comparaison: La situation nous est familière., où la préposition est à.)