Je voudrais savoir, si un e suivi d’un s que l’on entend reste un e muet
Un exemple tout bête est avec elles. Si je dis :
Elles auraient
Y a-t-il trois pieds :
el-lesau-raient /ɛl.zɔ.rɛ/
ou bien quatre :
el-les-au-raient /ɛ.lə.zɔ.rɛ/
?
Dans le comptage des vers, en poésie (au moins classique), il y a quatre syllabes dans elles auraient car -lesau- ne peut pas compter pour une seule syllabe.
Même si en français courant on dira elle-zau-raient (3 syllabes), il faut en poésie dire e-lle-zau-raient.
La règle du e muet n'est valable que s'il est à la fin du mot. Dans ce cas, le s s’interpose, il n’y a donc pas d’élision.
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Généralement, si la lettre qui suit le e muet est normalement muette elle-même, alors oui, ce e demeure muet. Si ce n'est pas le cas, la situation peut devenir très complexe car les règles qui régissent la prononciation du e muet sont non seulement très variables d'une région, d'un dialecte, d'une classe sociale, voire d'une personne à l'autre, mais pas particulièrement précises même une fois tous les autres facteurs pris en compte.
Toutefois, dans ce cas précis, le e demeure la plupart du temps totalement muet et le /s/ forme une liaison parfaitement régulière (donc en /z/) avec le mot suivant: /ɛlzɔrɛ/.
Il est possible de prononcer cela avec quatre pied, oui (par exemple pour obtenir un pied de plus dans un poème ou une chanson), mais ce n'est pas la prononciation la plus usuelle.