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Dans du français un peu relâché voire peu soigné, est-ce que l'emploi du subjonctif manque de naturel ou a l'air guindé et affété (stilted en anglais) ? Doit-on éviter l'emploi du subjonctif dans un tel contexte ? Par exemple, faut-il dire :

On doit partir ou encore mieux Faut partir au lieu de Il faut qu'on parte

?

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  • books.google.com/ngrams/…
    – LPH
    Commented Aug 8, 2019 at 18:13
  • @LPH J'ai actualisé la question. Merci.
    – Dimitris
    Commented Aug 8, 2019 at 21:58
  • Je ne comprends pas ces changements dans ces deux mots, que l'on reconnais et qui correspondent au contexte : guindé, affecté.
    – LPH
    Commented Aug 9, 2019 at 4:01
  • Je te déconseille fortement l'emploi du mot affété qui est non seulement vieilli mais péjoratif (peut signifié efféminé). Affecté, maniéré et affété sont des quasi synonymes, maniéré est le plus courant, affecté plus rare et donc de niveau de langue plus élevé, quant à affété il est considéré comme vieilli par tous les dictionnaires. (Pour résumer brièvement la réponse que j'allais publiée au moment où tu as effacé ta question).
    – None
    Commented Aug 9, 2019 at 11:45
  • 1
    Un mot sur "affété". Cet adjectif est rarissime, il s'emploie beaucoup moins que le nom "afféterie". Je reformulerais ta question en : "Français relâché et emploi du subjonctif (présent/passé). Est-ce une afféterie?"
    – user21018
    Commented Aug 9, 2019 at 11:46

2 Answers 2

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L'emploi du subjonctif ne relève pas toujours du langage soutenu, il est parfois obligatoire, comme après « il faut que ». Cependant l'effet perçu peut aussi dépendre du verbe employé et de l'écart phonétique (et/ou orthographique) avec d'autres temps plus employés que le subjonctif.
La forme du subjonctif présent « parte » garde le radical de l'infinitif et à l'oreille on pourrait avoir tendance à oublier que c'est un subjonctif. Prenons un verbe régulier en -er (ce que la grammaire française appelle souvent un verbe du 1er groupe) : Il faut qu'on marche. La forme du subjonctif présent est exactement la même que celle du présent de l'indicatif, l'« effet subjonctif » n'est pas perçu de façon explicite.

Prenons maintenant un verbe comme « faire » : il faut qu'on fasse les courses. Dans ce cas le subjonctif modifie le radical et la forme du verbe est moins fréquente (phonétiquement et graphiquement) dans le langage courant ; la distance peut la faire ressentir comme plus soutenue. La distance serait encore plus grande, il me semble, si nous employions la 1re pers. du plur. : il faut que nous fassions. Plus la langue est loin de nous, moins elle nous parait familière, donc plus soutenue.

  • Langage soutenu :
    Il faut que l'on parte*.

  • Langage courant :
    Il faut qu'on parte.
    On doit partir.
    Nous devons partir.
    Il faut partir.

  • Langage familier (sujet non exprimé) :
    Faut partir.
    Faut qu'on parte.


*See those question and answers.

10
  • Merci. Pour le français familier : Y faut partir ? (y au lieu de pronom neutre il)
    – Dimitris
    Commented Aug 8, 2019 at 22:00
  • 2
    La chute du /l/ est tellement courante à l'oral que je placerait (opinion personnelle!) cette prononciation au niveau du langage courant.
    – Circeus
    Commented Aug 9, 2019 at 2:43
  • 1
    "il faut qu'on parte" n'a rien de soutenu pour moi.
    – user21018
    Commented Aug 9, 2019 at 5:20
  • @Dimitris Y faut partir est aussi valable pour le cas familier, ou encore Y faut qu'on parte. Le "il" est souvent mangé, pour devenir "i" Commented Aug 9, 2019 at 6:11
  • @petitrien Tout à fait. Je rectifie.
    – None
    Commented Aug 9, 2019 at 6:30
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Le subjonctif imparfait (et le plus-que-parfait) n'est plus utilisé que dans la langue très soutenue. L'utiliser à l'oral est très recherché et plutôt affecté¹ ou snob. Dans la langue parlée normale, même plutôt soutenue, on le remplace par le subjonctif présent (subjonctif passé pour le plus-que-parfait).

Le subjonctif présent (et le passé) sont utilisés à tous les niveaux de langues. Un locuteur natif peut se tromper dans certaines constructions grammaticales inhabituels ou avec certains verbes irréguliers, mais pas ne va utiliser l'indicatif à la place du subjonctif dans la langue relâchée.

Il y a au moins un cas courant où les francophones ont tendance à utiliser le subjonctif au lieu de l'indicatif : après après que. En général après que devrait être suivi de l'indicatif, et la plupart des prescriptivistes refusent l'utilisation du subjonctif. Mais l'utilisation du subjonctif est une faute courante (en plus d'être correcte dans certains cas, et elle finira sûrement par devenir admise officiellement). La plupart des gens perçoivent l'utilisation du subjonctif comme une faute si on attire leur attention dessus. Voir « Avant que » et « après que » : indicatif ou subjonctif? pour plus de détails.

Prenons l'exemple de la question. Sans contexte particulier, la forme soutenue la plus naturelle est « Il faut que nous partions. ». La forme familière la plus naturelle est « Faut qu'on y aille. » ([fo.kɔ̃.n‿jaj]) (« y aller » signifie « partir » dans le langage courant). Le subjonctif n'est pas un obstacle, même avec un verbe irrégulier.

¹ Pas affété : l'affèterie est contraire au bon goût, l'affectation (sens B.1) manque seulement de naturel.

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