En trame de fond, indépendamment de la prononciation, en ce qui concerne les singularités orthographiques du français dont on traite ici et là (par exemple quand on dit dans une autre réponse que « [m]ost of these end consonants are no mystery »), il peut en effet être utile de rappeler que :
L'adoption du français comme langue royale [au 14e ; « au fur et à
mesure qu'ils ont été forcés d'abandonner le latin pour le français,
les officiers ministériels se sont donc rattrapés en se mettant à en
conserver les marques de latinisation de l'orthographe. »] se traduit
par une rationalisation et une unification de l'orthographe jusqu'ici
chaotique de l'ancien français (pour cœur par exemple on trouve les
graphies quors, cuer et quers). Alors que la graphie originelle
du français est davantage conforme à la phonétique (celle supposée de
l'époque puisque les preuves ne sont pas patentes) et parfois
arbitraire, elle est progressivement latinisée dans une tentative
d'aboutir à une « orthographe étymologique ». Ce qui n'est pas le cas
pour le mot cœur qui vient du latin cor, cordis (voir
Gaffiot). L’Académie française fige ensuite définitivement cette
nouvelle norme graphique qu’elle appelle « orthographe ancienne »
puisque procédant du latin classique, sans tenir compte du fait
que la Chanson de Roland, qui est le plus vieux texte
littéraire complet du français, a une orthographe totalement
différente - il épelle par exemple ki « qui » ou e « et » (cf.
italien e), etc. - ni du fait que le français est issu du latin
vulgaire et non pas du latin classique. Sont ajoutées alors des
lettres ne se prononçant pas devant les consonnes : là où l'ancien
français écrivait tens, le moyen français crée « temps », le p
rappelant son étymon latin tempus ; à partir de pois, le
moyen français crée « poids », le d rappelant la forme latine
pondus, ce qui constitue une erreur d'étymologie puisque le français « poids » procède du gallo-roman *PESU (< latin pensum, italien peso «
poids »), d'où « peser » et non pas de *PONDU, mais elle
distingue entre tous les homophones (ex : pois, poix) ; puis devient
en moyen français « puits », le t évoquant la forme latine puteus,
ce qui n'est pas tout à fait l'étymon, mais n'est, dans ce cas, pas
contraire à l'attraction qu'a exercé le vieux bas francique * putti,
phonétiquement proche, etc. L'immense majorité des singularités
orthographiques du français moderne est étymologiquement justifiée et
se rapproche partiellement du latin classique à l'origine du latin
vulgaire dont descend le français. [...]
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Réforme de l'orthographe française de Wikipédia en français ;
certains liens et mise en page légèrement modifiés, je souligne ]
La normativité et l'intervention de l'État, l'amour du et la fidélité au latin (classique) malgré sa connaissance imparfaite, la cohérence (homonymie etc.) et l'histoire sont des vecteurs de ces choix graphiques : « au début du XIXe siècle, l'orthographe se fixe et, contrairement aux autres pays romans, c'est le courant étymologiste qui prévaut et non pas phonétique » (Wikipédia). Que la consonne finale soit muette ou non, il y a eu dans la majorité des cas un désir de rendre, au moins en partie, morphologiquement (encore plus) compatible la graphie du mot avec ce qu'on pensait être l'étymon en latin classique...