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L'ex-patron du FBI, M. James Comey, a répondu aux propos d'un troll d'Internet de la manière suivante sur une plateforme de microblogage :

“I ask you to judge me by the enemies I have made.” — FDR

Il s'agit d'une reformulation de propos (p. 29 : « My friends, judge me by the enemies I have made. ») du 32e président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt. Dans un article, je lis une traduction :

Je vous demande de me juger par les ennemis que je me suis faits. (La Presse, via l'AFP)

On semble avoir fait l'accord en nombre (faits) comme si on introduisait un adjectif attribut ; ailleurs non. Autre part, des robots échouent lamentablement...


  • Peut-on analyser la phrase en français et expliquer précisément par la présentation de la règle qui convient pourquoi il y a accord ou pourquoi c'est invariable ?
  • Peut-on indiquer la fonction grammaticale de par les ennemis que je me suis [faire], déterminer s'il est cohérent de l'introduire avec la préposition (juger) par ou autrement suggérer la préposition/formulation adéquate ?
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On pourrait tourner à la forme non pronominale ainsi :

les ennemis que j'ai faits à moi-même.

On comprend de cela que le me du je me suis est un complément d'attribution et les ennemis le COD.

En application stricte de la règle générale d'accord du participe passé des verbes pronominaux quand le COD précède le participe, on accordera le participe passé avec le COD, ainsi :

les ennemis que je me suis faits

Précisément comme aurait dit Stendhal : Suivant les maximes qu'il s'était faites, il considéra ses...

La seconde interrogation de l'OP est en revanche très légitime au sens où par introduit usuellement un complément d'agent et qu'en conséquence, pris isolément, avec juger par les ennemis, on serait fondé à comprendre que ce sont les ennemis qui jugent alors que ce n'est évidemment pas le sens de la phrase.

Dans le sens souhaité par l'auteur, il est d'évidence que les ennemis faits porte un sens causal. Serait ce sur quoi le jugement se fonderait, la raison du jugement.

Dans ce cas, ce n'est effectivement pas la préposition par que j'aurais choisie mais bien la locution prépositive de par et, avec... un autre Président... ( Il était, de par son caractère, fait pour agir) j'aurais dit :

Je vous demande de me juger de par les ennemis que je me suis faits.

NDaCOSwt : Jacques Gaudin signale en commentaires l'existence d'une page bien curieuse du site internet de l'AF, page dont l'auteur viserait effectivement à limiter l'usage de la locution prépositive de par.
Je ne peux que recommander d'ignorer cette restriction pour mille et une raisons dont... non la moindre : L'Académie Française l'ignore elle-même!
Il suffira de consulter les articles consacrés à AUXILIAIRE, GOÛTEUR, IRRESPONSABLE, NAÎTRE, NOBLESSE etc. dans la 9e et dernière édition du Dictionnaire pour s'en convaincre.

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